Cette escale du FRAM, paquebot norvégien de la compagnie Hurtigruten, est-elle le fruit du hasard dans l'élaboration d'un programme de croisière, ou est-elle moins anodine qu'il n'y parait ?
Ainsi, quelques faits plus ou moins disparates, quelques histoires plus ou moins anecdotiques vont se télescoper sur les quais du port de Rouen, et nous faire comprendre que ce port est étroitement lié autant à la Norvège qu'à l'histoire des expéditions polaires.
ROUEN Le pont Flaubert et la Cathédrale vus du salon panoramique du MS FRAM |
FRAM, signifie en norvégien "En avant !". C'est ce nom qu'avait donné l'explorateur Fridtjof Nansen au trois-mâts en bois avec lequel il avait mené une expédition scientifique dans l'océan Arctique à la fin du XIXème siècle.
Cette expédition avait eu un grand retentissement, car le FRAM avait résisté 2 hivers de suite à la pression des glaces, ce que l'on croyait insensé à l'époque et pour tout dire, impossible.
Nansen en était revenu célèbre et couvert de gloire. Cette renommée, lui a sans doute permis d'être invité partout en Europe. Toujours est-il qu'il a été reçu en 1897 par la Société Normande de Géographie de Rouen. Et sans doute, est-ce en signe de reconnaissance que l'on avait dédié à son nom une rue près du port de Rouen (rue disparue lors de la construction des accès au nouveau pont Flaubert).
Ensuite, c'est au cœur de Rouen, que le commandant Jean-Baptiste Charcot, surnommé le gentleman des Pôles, accoste en 1910 avec son bateau le Pourquoi-pas ? au terme d'un périple de deux ans où il a arpenté la Péninsule Antarctique, explorant et baptisant des lieux que nous fréquenterons d'ici deux mois. Charcot reviendra encore plus tard à Rouen avec le même bateau.
S'il n'est pas venu à Rouen, Roald Amundsen, un autre explorateur norvégien prendra le relais des aventures polaires entre 1910 et 1912 avec le même FRAM. Il conduira le bateau vers l'Antarctique, avant de rejoindre à pied le Pôle Sud, ce qui lui vaudra une gloire bien méritée.
Mais une tragédie servira de lien entre Amundsen et la Normandie. En 1928, il monte une opération pour rechercher un aérostier italien, Umberto Nobile, dont on a perdu la trace du dirigeable entre le Pôle Nord et le Spitzberg. La France met à sa disposition, un hydravion construit dans les usines Latham à Caudebec-en-Caux, le Latham 47. Mais une heure après avoir quitté Tromsø, l'équipage ne donnera plus jamais de nouvelles. On suppose que l'appareil s'est abimé en mer.
Cette histoire aurait pu être oubliée en France, si ce n'est qu'il reste un imposant monument commémoratif adossé à une petite falaise à l'entrée de Caudebec-en-Caux près des anciennes usines où l'hydravion a été construit. (Ce mémorial s'intitule "A ceux du Latham 47").
76490 Caudebec en caux - Monument "A ceux du Latham 47" |
Plus récemment, en 1949 et 1950, le port de Rouen verra le départ de deux missions scientifiques vers le Groenland organisées par Paul-Emile Victor.
05 Octobre 2011 Le MS FRAM quitte Rouen |
Une partie de notre histoire que j'ai plaisir à découvrir. Merci. KLL
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