VOYAGES, VOYAGES...

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POUR CONCLURE…

Une fois de plus, nous venons de réaliser le voyage d'une vie… vers une destination jamais visitée, à bord d'un navire hors normes, au cours d'une période particulièrement difficile !

A cause de la pandémie, vouloir organiser ce déplacement lointain relevait de la gageure tant pour nous-mêmes que pour les équipes de Ponant. Cela a été un véritable défi ! Il fallait vraiment le vouloir et y croire pour mener ce projet à son terme où il a fallu manœuvrer longtemps contre les vents contraires et tirer des bords serrés à travers de nombreux écueils administratifs et sanitaires.

Mais une fois le but atteint, quel voyage !

Depuis longtemps nous voulions connaître le sud du Monde pour nous confronter à la banquise. Le Commandant Charcot nous a permis de vivre cela et nous n'avons pas été déçus.

Nous avons pu naviguer dans les chenaux d'eau libre au cœur de la banquise disloquée, louvoyer entre les icebergs, puis poser le pied sur la banquise compacte. Ces moments ont été fabuleux.

Sous une clarté constante 24 heures sur 24, l'infini des paysages de banquise nous a vraiment impressionnés. Les changements d'échelle, de distances, de surfaces, de volumes nous ont fait perdre tous les points de repère auxquels nous étions habitués.

L'infini des paysages sans horizon discernable où le ciel se dilue dans la banquise (à moins que cela ne soit l'inverse), ont encore conforté cette idée que nous ne pesons pas lourd au cœur d'une nature aussi vaste.

Cela laisse une drôle d'impression, mais on s'en remettra ! 


 

EN VOL VERS LA FRANCE : DE SANTIAGO A ROUEN

Mercredi 29 Décembre 2021 - C'est le dernier jour de ce voyage. Nous quittons notre hôtel de Santiago pour rejoindre l'aéroport où les formalités d'enregistrement sont d'une simplicité déconcertante par rapport à celles de l'arrivée. En dehors des cartes d'embarquement, il nous a juste été demandé le résultat du test antigénique réalisé la veille à bord du bateau (ensuite, lors du transit à Madrid, on nous demandera juste le certificat européen de vaccination et à Paris, on ne nous demandera rien du tout. On pourrait donc penser que ce virus tant redouté ne voyage que dans un seul sens !).

Les choses se sont compliquées lors du contrôle des bagages à main où l'une de nos valises cabine a paru suspecte à l'équipe de sécurité. Après deux scans de cette valise, un agent soupçonneux entreprend de l'ouvrir en posant beaucoup de questions. Très circonspecte, la personne s'attarde sur une trousse de toilette et met la main sur deux brosses à dents, qu'elle retourne dans tous les sens en examinant particulièrement les manches en plastique. A croire, que les brosses à dents sont inconnues au Chili ! Ne sachant que faire, notre homme en réfère finalement à sa hiérarchie qui réexamine scrupuleusement les objets du délit et passe de nouveau les brosses à dents au scanner ! Nous sommes quelque peu médusés par le ridicule de la scène, mais à cause des difficultés de langage, nous faisons de moins en moins les fiers en nous demandant si tout cela ne va pas nous mener directement dans les geôles chiliennes… Notre vie a failli basculer pour deux brosses à dents. On ne maîtrise pas son destin ! (On a compris en toute dernière minute qu'il s'agissait de personnel… en formation !).

Finalement, après un long circuit pédestre dans les interminables couloirs de cet aéroport, nous réussirons à rejoindre la salle d'embarquement et prendre place dans l'avion qui va nous emmener vers Madrid.


La Cordillère des Andes au nord de Santiago

 

 

 

 

Lago Pampa de las Salinas (Argentine)

Une excellente visibilité nous permet d'admirer les plus hauts sommets de la Cordillère durant la première heure de vol, puis de survoler un lac salé au nord-ouest de l'Argentine et un autre immense lac qui est en réalité la lagune salée de Mar Chiquita, avant d'identifier les méandres marron du Rio de la Plata.

Dès l'Amazonie, c'est un long vol de nuit jusqu'à Madrid où nous atterrissons au petit matin.

Jeudi 30 Décembre 2021 - A l'arrivée à Orly, nous comprenons que nos bagages ont raté la correspondance de Madrid. Renseignements pris, ils feront le trajet Madrid - Paris dans le vol suivant. Notre véhicule nous attend au parking et nous regagnons la région rouennaise sans encombre. Les bagages nous seront livrés à domicile le 02 Janvier.

 

 

PUNTA ARENAS… DE NUEVO

Située dans le Détroit de Magellan, Punta Arenas était jusqu’en 1914,  le point de passage obligé de tout voyage allant de l'Atlantique au Pacifique. Ce port connaissait une grosse activité grâce aux escales des grands voiliers qui y relâchaient ou des cargos qui s’y ravitaillaient en charbon. Mais dès la mise en service du canal de Panama, l’activité du port a irrémédiablement décliné. Les navires à vapeur et les grands voiliers n’avaient plus besoin de contourner le sud de l’Amérique et l'économie de la ville a périclité. Mais de cet âge d’or, la cité chilienne a su garder un attrait particulier et désuet qui étonne toujours les visiteurs.

Le centre névralgique de la ville est la Plaza de Armas, entourée de grands arbres sombres. En son milieu, trône une statue démesurée de Magellan, le célèbre navigateur portugais qui a donné son nom à cette région qu’il a été le premier à découvrir en 1520. Juchée sur son piédestal, la statue en bronze du-dit Magellan domine impérialement un malheureux indien patagon désabusé !

Punta Arenas - Plaza de Armas - La statue de Magellan et le pied de l'Indien - (Archives Personnelles - Décembre 2011)

Lors de notre précédent voyage de 2011 vers le Grand Sud, nous avions déjà fait escale à Punta Arenas. Sans en être vraiment convaincus, nous avions à ce moment sacrifié au rituel incontournable d'une légende locale voulant que tous ceux qui touchent le pied de l'Indien reviennent un jour dans cette ville. Alors, comme de nombreux touristes, nous n'avions pas manqué de toucher et de polir le gros orteil de l'Indien qui a finalement tenu ses promesses. Dix ans plus tard, nous sommes de retour pour quelques heures en Patagonie. Il suffisait juste d'y croire !

Mardi 28 Décembre 2021 - Le Commandant Charcot n'a plus que quelques milles à parcourir pour gagner Punta Arenas, terme de la croisière. Réveil très matinal aujourd'hui, les valises doivent être sorties dans les coursives à 06h00 et trois-quarts d'heure plus tard nous sommes au petit-déjeuner alors que le Commandant Charcot s'amarre au môle d'escale.

Retour au point de départ à Punta Arenas

Il nous reste quelques minutes pour rassembler nos affaires et saluer les membres de l'équipe hôtellerie que nous avons appréciés et à 09h15, nous quittons le bord. Le Capitaine, la Cheffe d'Expédition, le Directeur de Croisière et quelques serveurs font la haie d'honneur avant que nous ne franchissions la coupée. Dernier mot de sympathie, dernier au-revoir et sans trop réaliser, nous sommes déjà installés dans le bus pour faire un tour de ville avant de reprendre l'avion.

Ici, on est toujours le plus au sud de quelque chose d’autre. Punta Arenas revendique le statut d’agglomération la plus australe du Monde, en concurrence directe avec Ushuaia en Argentine. La ville s’étage en pente douce depuis la mer. Le bus nous emmène d'abord au Cerro de la Cruz, où une plateforme permet de dominer les toits multicolores de la ville, mais surtout d'avoir une vue d'ensemble sur le détroit de Magellan. 


Les toits de Punta Arenas et le détroit de Magellan vus du Cerro de la Cruz

Nous redescendons ensuite vers le centre de l'agglomération. Des rues trop larges se croisent à angle droit et sont bordées de constructions disparates allant d’immeubles de style alternant avec des maisons basses en bois et tôle ondulée. Aucune homogénéité et pourtant l’ensemble n’est pas sans charme. C'est purement subjectif, mais il se dégage de cette ville une impression de bout du monde. Ici, ce n’est pas le far west, mais le far south…

A qui appartient ce câble ? Pas facile de s'y retrouver !


L'architecture néo-classique des immeubles autour de la Plaza de Armas

 

 

Arrêt incontournable à la Plaza de Armas pour admirer les très beaux immeubles d'architecture néo-classique qui balisent les carrefours les plus importants. Mais le centre de la place est en réfection complète. De hautes palissades empêchent l'accès à la statue de Magellan et nous ne pourrons pas toucher une nouvelle fois le pied de l'Indien !

Au centre de la Plaza de Armas, l'Indien assis au pied de la statue de Magellan (temporairement inaccessible à cause de travaux de pavage autour de la statue)
Déjeuner rustique au restaurant de l'estancia Rio de las Ciervos




Déjeuner dans une petite estancia au sud de la ville. Le décor, le service et les prestations sont d'un niveau différent de ce que ce nous avions connu à bord mais les côtes de mouton sont savoureuses. Cela nous donne un rapide aperçu des spécialités culinaires chiliennes. Quelques pas dans le parc à la fin du repas nous permettent de retrouver ce que nous avions oublié au cours de ce voyage : des arbres, de l'herbe, des fleurs…

En regagnant l'aéroport, le bus passe non loin du Commandant Charcot. La vision est partielle et fugitive. Nous jetons un dernier coup d'œil ému sur ce magnifique navire qui nous a menés bien au-delà de ce que nous avions imaginé avant notre départ…

Depuis le bus, au revoir au Commandant Charcot

Ensuite, vol de trois heures au-dessus des nuages jusqu'à Santiago où nous atterrissons vers 17h15. Nous sommes transférés en pleine heure de pointe vers un très bel hôtel du quartier moderne de Las Condes. Changement d'ambiance !