VOYAGES, VOYAGES...

PATAGONIE & ANTARCTIQUE - TANSAT FRANCE-ANTILLES - ISLANDE - ILES MARQUISES - PASSAGE DU NORD-OUEST - NORVEGE - TERRES AUSTRALES - POLYNESIE & ILE DE PAQUES - SAINT-MALO-NICE - TOUR DE CORSE - ANTARCTIQUE

ÎLE AMSTERDAM - PHYLICAS ET POINTE B



Mercredi 12 Avril 2017 - 22ème Jour


Miracle ! Le caméscope est sorti du coma dans lequel il était plongé depuis hier matin. Ouf, le voilà ressuscité ! Mais l'humidité a dû provoquer un court-circuit gênant ; les réglages initiaux ont été déprogrammés et il m'a fallu tout reparamétrer. Mais par chance, la carte mémoire n'a pas souffert. L'appareil photo lui, est toujours défaillant.


En quittant la cabane de bon matin, il nous faut de nouveau traverser le territoire des otaries, bien plus nombreuses qu'hier soir. C'est un vrai concert de grognements ou de rugissements qui nous accompagne. Après nous avoir bien menacés, les otaries jeunes ou adultes, reculent au fur et à mesure de notre progression. Néanmoins, la vigilance reste de rigueur pour parcourir la zone avant de rejoindre la salle commune pour le petit-déjeuner.


Groupes d'otaries entre la cabane Ribault et la base
 



P'tit dej dans la salle à manger de la base
La pluie commence à tomber lorsque Florian nous emmène à peu de distance de la base pour nous faire part de ses fonctions au sein de la Réserve Naturelle dans le cadre du programme "Phylica". Il nous fait visiter la petite pépinière où les VSC successifs apportent beaucoup de soin à la croissance, la multiplication et au développement de ces arbustes typiques d'Amsterdam. 



Plants de phylicas en jauge dans la pépinière de la ResNat
Après les explications d'usage, Florian confie à chacun d'entre nous un jeune plant de phylica que l'on doit replanter à proximité de la base. La bêche d'une main et le phylica sous le bras, nous partons sous la pluie à la recherche du meilleur endroit par replanter l'arbuste. Chacun joue de la bêche dans la terre caillouteuse pour repiquer son phylica, qui dans quelques années deviendra sûrement un arbre magnifique. Chaque plant est ensuite repéré par GPS et étiqueté avec le nom de son parrain. Tous les visiteurs d'Amsterdam, touristes et autres, n'y échappent pas et contribuent avec fierté au reboisement de l'île.



Mon phylica !
C'est lors de notre retour à la base sous la pluie pour le déjeuner que l'information se répand comme une trainée de poudre : suite à un appel d'offres légal, l'armateur CMA CGM ne sera plus en charge de l'exploitation du Marion Dufresne pour les années à venir… Surprise, puis incompréhension ! C'est tout un pan de l'histoire de la Compagnie et des T.A.A.F. qui va s'arrêter dans les prochaines semaines. L'onde de choc atteint même les passagers visiteurs : nous sommes, de fait, les derniers voyageurs à vivre et pouvoir raconter la période CMA CGM. 



"Une page d'histoire se tourne !", c'est la formule qui revient le plus dans les conversations. Et dans l'esprit de tous, le devenir de l'équipage inquiète également.



L'heure de la méditation sur "Le banc de la solitude"
en contrebas de la base Martin de Viviès
12h30, déjeuner dans la salle de vie commune. C'est le dernier jour de mission pour le cuisinier de la base et il a voulu terminer son contrat en beauté en présentant un buffet largement approvisionné. Même avec l'aide des résidents, il nous a été bien difficile de venir à bout de tous les plats, mais nous avons bien apprécié les petites langoustes locales succulentes.


En début d'après-midi, départ vers l'ouest de la base au-delà de la Mare aux Eléphants où nous étions hier. Une heure de marche en faisant un petit détour jusqu'à la pointe de la Vierge où une statuette est scellée sur un promontoire dominant la mer. La falaise plonge à pic jusqu'à un socle rocheux où se prélassent une multitude d'otaries. La côte est austère et inaccessible.


Côte nord de l'île Amsterdam
Au second plan, la Pointe B et son pylône de mesure de l'air
Nous poursuivons notre chemin jusqu'à la station atmosphérique de Pointe Bénédicte (appelée aussi en taafien Pointe B) où nous attendent deux jeunes VSC.


En raison de son éloignement extrême de tout continent, l'île Amsterdam est protégée de toute pollution atmosphérique massive. L'air qu'on y respire est, de fait, l'air le plus pur du monde et Amsterdam est ainsi devenu le laboratoire de référence, "le point zéro" pour l'étude de la qualité de l'atmosphère.


Le site de Pointe B a même été choisi pour que la pureté de l'air ne soit pas affectée par la proximité de la base. Au cours de la visite, nous n'osons à peine respirer ! Des capteurs situés en haut d'un mât analysent toutes les particules chimiques ou gazeuses qui composent l'atmosphère. Nos deux jeunes scientifiques sont là pour recueillir et analyser régulièrement tous ces éléments au moyen d'appareils pour le moins complexes. L'évolution du climat passe aussi par l'île Amsterdam.



Même à l'extérieur du labo !

Dans le labo de Pointe B

Pointe B - Le mât supportant les capteurs d'analyse de l'air
La visite des labos de Pointe B s'est éternisée et c'est à un rythme soutenu que nous rejoignons la base puis la cabane Ribault où nous allons dîner et de nouveau passer la nuit, accompagnés par les grognements ou les couinements des otaries en contrebas de la cabane.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire