Mercredi 12 Avril 2017 - 22ème Jour
Miracle ! Le caméscope est sorti du coma dans lequel il était plongé
depuis hier matin. Ouf, le voilà ressuscité ! Mais l'humidité a dû provoquer un
court-circuit gênant ; les réglages initiaux ont été déprogrammés et il m'a
fallu tout reparamétrer. Mais par chance, la carte mémoire n'a pas souffert.
L'appareil photo lui, est toujours défaillant.
En quittant la cabane de bon matin, il nous faut de nouveau traverser
le territoire des otaries, bien plus nombreuses qu'hier soir. C'est un vrai
concert de grognements ou de rugissements qui nous accompagne. Après nous avoir
bien menacés, les otaries jeunes ou adultes, reculent au fur et à mesure de
notre progression. Néanmoins, la vigilance reste de rigueur pour parcourir la
zone avant de rejoindre la salle commune pour le petit-déjeuner.
Groupes d'otaries entre la cabane Ribault et la base |
P'tit dej dans la salle à
manger de la base
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La pluie commence à tomber lorsque Florian nous emmène à peu de
distance de la base pour nous faire part de ses fonctions au sein de la Réserve
Naturelle dans le cadre du programme "Phylica". Il nous fait visiter
la petite pépinière où les VSC successifs apportent beaucoup de soin à la croissance,
la multiplication et au développement de ces arbustes typiques d'Amsterdam.
Plants de phylicas en jauge
dans la pépinière de la ResNat
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Après les explications d'usage, Florian confie à chacun d'entre nous un
jeune plant de phylica que l'on doit replanter à proximité de la base. La bêche
d'une main et le phylica sous le bras, nous partons sous la pluie à la
recherche du meilleur endroit par replanter l'arbuste. Chacun joue de la bêche dans
la terre caillouteuse pour repiquer son phylica, qui dans quelques années deviendra
sûrement un arbre magnifique. Chaque plant est ensuite repéré par GPS et
étiqueté avec le nom de son parrain. Tous les visiteurs d'Amsterdam, touristes
et autres, n'y échappent pas et contribuent avec fierté au reboisement de
l'île.
Mon phylica !
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C'est lors de notre retour à la base sous la pluie pour le déjeuner que
l'information se répand comme une trainée de poudre : suite à un appel d'offres
légal, l'armateur CMA CGM ne sera plus en charge de l'exploitation du Marion
Dufresne pour les années à venir… Surprise, puis incompréhension ! C'est tout
un pan de l'histoire de la Compagnie et des T.A.A.F. qui va s'arrêter dans les prochaines
semaines. L'onde de choc atteint même les passagers visiteurs : nous sommes, de
fait, les derniers voyageurs à vivre et pouvoir raconter la période CMA CGM.
"Une page d'histoire se tourne !", c'est la formule qui
revient le plus dans les conversations. Et dans l'esprit de tous, le devenir de
l'équipage inquiète également.
L'heure de la méditation sur
"Le banc de la solitude"
en contrebas de la base Martin de Viviès
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12h30, déjeuner dans la salle de vie commune. C'est le dernier jour de
mission pour le cuisinier de la base et il a voulu terminer son contrat en
beauté en présentant un buffet largement approvisionné. Même avec l'aide des
résidents, il nous a été bien difficile de venir à bout de tous les plats, mais
nous avons bien apprécié les petites langoustes locales succulentes.
En début d'après-midi, départ vers l'ouest de la base au-delà de la
Mare aux Eléphants où nous étions hier. Une heure de marche en faisant un petit
détour jusqu'à la pointe de la Vierge où une statuette est scellée sur un
promontoire dominant la mer. La falaise plonge à pic jusqu'à un socle rocheux
où se prélassent une multitude d'otaries. La côte est austère et inaccessible.
Côte nord de l'île Amsterdam
Au second plan, la Pointe B et son pylône de mesure de l'air
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Nous poursuivons notre chemin jusqu'à la station atmosphérique de
Pointe Bénédicte (appelée aussi en taafien Pointe B) où nous attendent deux
jeunes VSC.
En raison de son éloignement extrême de tout continent, l'île Amsterdam
est protégée de toute pollution atmosphérique massive. L'air qu'on y respire est,
de fait, l'air le plus pur du monde et Amsterdam est ainsi devenu le
laboratoire de référence, "le point zéro" pour l'étude de la qualité
de l'atmosphère.
Le site de Pointe B a même été choisi pour que la pureté de l'air ne
soit pas affectée par la proximité de la base. Au cours de la visite, nous
n'osons à peine respirer ! Des capteurs situés en haut d'un mât analysent
toutes les particules chimiques ou gazeuses qui composent l'atmosphère. Nos
deux jeunes scientifiques sont là pour recueillir et analyser régulièrement
tous ces éléments au moyen d'appareils pour le moins complexes. L'évolution du
climat passe aussi par l'île Amsterdam.
Même à l'extérieur du labo !
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Dans le labo de Pointe B
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Pointe B - Le mât supportant
les capteurs d'analyse de l'air
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La visite des labos de Pointe B s'est éternisée et c'est à un rythme
soutenu que nous rejoignons la base puis la cabane Ribault où nous allons dîner
et de nouveau passer la nuit, accompagnés par les grognements ou les couinements
des otaries en contrebas de la cabane.
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