Lundi 05 Novembre 2018
Le Boréal est resté au mouillage toute la nuit devant la plage
d'Anakena. Météo en demi-teinte pour le début de journée : forte couverture
nuageuse, vent frais, vagues courtes. On comprend rapidement que débarquer et
rejoindre le petit quai en canot pneumatique va être pour le moins agité et
humide, malgré toutes les précautions que pourra prendre le barreur pour
épargner ses passagers…
Île de Pâques - Le moai Toko Te Riku |
Le fait que le Boréal ne soit pas à l'ancre devant Hanga Roa impose un
trajet d'une vingtaine de kilomètres en mini bus pour rejoindre le village,
point de départ des excursions prévues dans le programme de la croisière et
cela va quelque peu affecter le rythme de la découverte de l'île.
L'île de Pâques est également dénommée Rapa Nui en polynésien. Les
plus anciens la surnommaient aussi "Le Nombril du Monde". Ses
habitants sont les Pascuans, qui maintenant veulent se faire appeler les Rapa
Nui pour marquer leurs origines polynésiennes et s'affranchir un peu plus de
l'autorité de tutelle : le Chili.
Les principaux sites visités (en rouge sur la carte) :
Carte Wikipedia - Eric Gaba |
Île de Pâques - L'ahu Vai Uri près de Hanga Roa |
A proximité immédiate d'Hanga Roa, nous visitons au pas de charge
l'important site de Tahai dont les moais ont été redressés en 1960 par
l'archéologue américain William Mulloy. Dos à la mer, cinq moais surmontent
l'ahu de Vai Uri. A l'écart, se dressent deux autres moais solitaires : Tahai
et Toko Te Riku, à qui on a reconstitué récemment le regard (avec plus ou moins
de bonheur).
Les moais
étaient les représentations des ancêtres chargés de protéger chaque village ou
chaque tribu qu'ils dominaient du haut de leur autel. Ils ont toujours été
érigés dos à la mer.
Île de Pâques - Les moais Tahai et Toko Te Riku |
Île de Pâques - Ahu Vai Uri et moai Tahai |
Clic, clac,
Kodak ! La visite est déjà terminée alors qu'elle avait à peine commencé ! Les Pascuans ont une bien curieuse notion de la découverte de leur patrimoine… Ce
matin, l'esprit des moais n'a pas vraiment eu le temps de descendre sur les
visiteurs. Bien dommage !
Île de Pâques - Cratère du volcan Rano Kau |
Il sera quand
même laissé plus de temps à la vue du Rano Kau, le volcan marquant la pointe
sud-ouest de l'île. Son cratère régulier est occupé par un lac profond de 200
mètres recouvert de nappes d'algues bleu-vert miroitant sous le soleil.
Au sommet du volcan,
l'ancien village d'Orongo surplombe la mer. Au milieu du 17ème
siècle, la vénération des ancêtres représentés par les moais est en déclin et
les statues sont toutes renversées face contre terre. Les Rapa Nui de l'époque
se tournent alors vers le culte de l'homme-oiseau et se réunissent une fois par
an à Orongo pour désigner leur chef à l'issue d'un challenge. Le vainqueur était celui qui ramenait le premier œuf de sterne pondu sur l'un des rochers situé en
contrebas et était nommé homme-oiseau pour un an, (je simplifie, car bien sûr,
c'est forcément beaucoup plus compliqué que cela !).
Les 3 motus du sud-ouest de l'île de Paques au pied du volcan Rano Kau |
Un village
avait donc été édifié pour cette cérémonie annuelle. On s'entassait dans des
maisons en pierre de forme oblongue, juste pour dormir après y être entré en rampant
par une porte basse et étroite.
Coupe en vraie grandeur d'une maison du village d'Orongo |
Les entrées des maisons d'Orongo |
Île de Pâques - Le village d'Orongo |
A proximité, des pétroglyphes représentent justement l'homme-oiseau
accompagné d'un autre dieu du panthéon pascuan : Make Make, dont on ne sait pas
si les gravures représentent un visage ou une autre partie du corps humain… Make
Make et l'œuf de sterne étaient sans doute la symbolique de la fertilité dans
une île démunie de tout ?
Pétroglyphes à Orongo - Le dieu Make Make, à droite |
Au sud de l'île, nous visitons ensuite le site de Vinapu constitué de
deux autels dont les statues ont été soigneusement renversées par les anciens
Rapa Nui. Le lieu est surtout célèbre pour le mur arrière d'un des ahus
constitué de gros blocs de pierre soigneusement taillés et appareillés à joints
vifs, technique d'assemblage inusitée ailleurs dans l'île de Pâques, mais que
l'on peut retrouver avec de l'imagination au Pérou ou en… Egypte. (De là à
établir un lien, c'est aller un peu vite !).
Le mur arrière, caractéristique de l'ahu Vinapu |
Renversés, figés face contre terre, ces moais sont encore plus impressionnants que ceux qui sont debout |
Un pukao en tuf rouge, censé représenter la coiffure des anciens Pascuans |
L'après-midi, visite de l'ahu Akivi. Il s'agit d'une longue plateforme
sur laquelle sont dressées sept statues. C'est le seul ahu édifié au centre de l'île
et dont les moais regardent la mer. Contrairement aux autres, ces statues ne
protégeaient pas un village mais semblaient fixer un alignement de deux
monolithes indiquant la direction du soleil couchant lors du solstice d'été. Ce
site, restauré au début des années 1960, a longtemps été le symbole le plus représentatif
de l'archéologie pascuane.
Île de Pâques - Les 7 moais de l'ahu Akivi |
En fin d'après-midi, rapide passage dans le centre d'Hanga Roa et
visite de son église à l'architecture minimaliste. La décoration tant
intérieure qu'extérieure est complexe, mélange subtil entre le catholicisme
actuel et les croyances anciennes dont s'accommodent les Rapa Nui.
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