Depuis le milieu de la nuit, le Bellot navigue au-delà du plateau continental qui déborde largement les côtes de France. Avec le vent qui vire lentement au nord et la mer qui s'apaise, l'allure devient beaucoup plus confortable et ces conditions presque idéales ne nous abandonneront plus jusqu'à l'arrivée à Nice.
Les hélices brassent énergiquement la mer et le Bellot trace son sillage dans l'Atlantique |
A partir d'aujourd'hui, ce sont les cargos qui vont animer les journées. Après avoir longé les côtes de Bretagne et rejoint le nord de l'île d'Ouessant, le Bellot s'est inséré dans le trafic maritime commercial qui relie les ports de la mer du Nord et de la Manche à ceux de la Méditerranée (et au-delà, ceux de l'Asie), mais également les ports d'Afrique de l'Ouest et même ceux d'Amérique du Sud. Tous les navires fréquentant ces eaux empruntent ainsi le tronc commun allant d'Ouessant jusqu'au sud du Portugal… et ça fait du monde !
Face au risque grandissant de collisions et de naufrages, les autorités maritimes ont imposé des dispositifs de séparation de trafic (DST), obligeant les navires à suivre des routes précises pour contourner en sécurité les zones les plus dangereuses ou les plus fréquentées afin d'éviter collisions et naufrages catastrophiques. Ces DST sont donc constitués de deux bandes de circulations inverses séparées par une large zone neutre, clairement matérialisées sur les cartes marines, que les navires doivent suivre scrupuleusement.
En France, le perfectionnement de ce système s'est imposé de lui-même après l'échouement du super tanker Amoco Cadiz sur les roches de Portsall au nord-ouest du Finistère en 1978, avec les conséquences que personne n'a oublié. Du nord au sud, ont été tracés des DST dans le Pas-de-Calais, au large du Cotentin et au nord des îles Anglo-Normandes et bien sûr autour de l'île d'Ouessant. Plus au sud, il existe des DST au nord-ouest de l'Espagne, au large du cap Saint-Vincent (Portugal) et dans le détroit de Gibraltar. De plus, le respect des DST est sous la surveillance des autorités maritimes des pays concernés.
Les cargos ne sont jamais là par hasard. Ils suivent toujours la route la plus courte pour rejoindre le DST suivant et naviguent donc parallèlement les uns aux autres dans le même sens sans (en principe) pouvoir se croiser. Ces bateaux ne perdent jamais de temps en route et s'ils naviguent beaucoup plus vite que le Bellot, le dépassement peut durer plusieurs heures. Et des cargos, nous en verrons ! Ils seront ainsi le spectacle permanent de toutes nos journées de navigation, surtout entre Ouessant et le détroit de Gibraltar…
Et un p'tit dernier pour la nuit ! |
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