Mercredi 21 Décembre 2011
BUENOS AIRES & TIGRE
Notre hôtel est situé à deux pas de la Plaza de Mayo, dans l’hyper centre de Buenos Aires. C’est donc dans ce quartier que nous nous déplaçons le plus souvent.
La capitale argentine nous fait l’effet d’une ville agréable à vivre. De larges artères souvent bordées de beaux immeubles où le classicisme architectural européen côtoie l’ultramoderne. Cela veut ressembler à Paris, ça ressemble à Paris. Même loin de France, nous ne sommes pas trop dépaysés. Ces rues sont souvent bordées de jolies vitrines où les articles sont présentés avec goût, voire un certain luxe, et il y règne une forte et joyeuse animation.
Cela nous fait l’effet d’une ville où il fait bon vivre. Réalité ou illusion ?
Les argentins se remettent lentement d’une grave crise financière et économique qui les a durement frappés il y a dix ans et ils ont su le rappeler ces jours derniers à leurs dirigeants. Et pourtant, ils laissent l’impression de ne pas baisser les bras. Pour preuve, les banderoles déployées à demeure sur la Plaza de Mayo ou les manifestations sporadiques pour différents motifs au même endroit, les bruyants piquets de grève, en pleine période de Noël devant un grand magasin de la calle Florida.
S’il semble faire bon vivre à Buenos Aires, quelques détails permettent de ne pas généraliser. Ainsi, même dans les plus belles rues, on peut trouver des petites boutiques ne proposant que du matériel de récupération, pièces électroniques, électriques ou pièces mécaniques, etc… Les vendeurs qui étalent leur marchandise à même le sol de la calle Florida ne doivent pas le faire par pur plaisir, ni les vendeurs ambulants à la queue leu-leu qui vendent dans les trains des chaussettes, des confiseries, des cartes téléphoniques. Sans parler des « cartoneros » qui le soir venu, éventrent les sacs poubelles à la recherche de cartons ou de plastique à revendre aux récupérateurs, etc, etc… Certains argentins vivent bien, les autres ne se résignent pas.
C’était le quart d’heure socio-économique avant l’excursion du jour.
Très grosse chaleur ce matin, moite et orageuse. Nous pensons trouver un peu de fraîcheur dans le delta du rio Tigre. Tigre est le nom d’une petite ville à une trentaine de kilomètres au nord-ouest de Buenos Aires. C’est aussi le nom d’un rio serpentant au milieu d’une vaste zone lacustre formée par le confluent des rios Paraná et Plata. Le nom vient de el Tigre, le jaguar, qui sévissait jadis dans la région.
Rio Tigre |
Nous nous y rendons en train à partir de la gare de Retiro (pour 0.50 euros, aller et retour), en traversant une banlieue de petites maisons d’où émergent souvent de hautes tours. Tigre est le point de départ de nombreuses excursions en bateau (ça nous manquait), sur les rios et arroyos du delta. Nous parcourons cela dans une lancha, moderne et confortable, jusqu’à « Tres Bocas ». La lancha est l’unique moyen de transport de passagers et de fret de cette région. A la demande, la lancha navigue d’une rive à l’autre, dépose ou embarque voyageurs et marchandises sur ces appontements. L’accostage se fait par l’arrière, le passager saute et le bateau repart…
Nous sillonnons d’abord le rio Tigre, puis le rio Siarmento. Les riches porteños y ont édifié là leurs résidences secondaires, de jolies maisons typiques très colorées, au milieu de jardins boisés et fleuris d’hortensias. Chaque maison possède son appontement particulier avec souvent un système d’ascenseur pour relever son petit bateau. Ici, il vaut mieux posséder un bateau plutôt qu’une voiture.
Rio Tigre - A bord d’une lancha, seul moyen de déplacement des habitants de cette région |
A Tres Bocas, nous parcourons à pied un petit chemin qui suit le rio et traverse directement les jardins des propriétés. Nous bifurquons pour longer un arroyo, qui n’est qu’un canal étroit où deux barques ont du mal à se croiser. En retrait, les maisons sont moins luxueuses.
Dommage que les moteurs des bateaux soient si bruyants, toute cette zone respire le calme et la tranquillité. Nous déjeunons d’une salade dans une petite auberge en bordure du rio. Nous y passons un long moment à nous reposer à l’ombre.
Nous retournons cette fois-ci à bord d’une lancha traditionnelle, long bateau plat en bois verni, à claire-voie. C’est bondé, nous sommes en prise directe avec la vie des habitants de cette région qui dépendent de cet unique moyen de transport.
Rio Tigre - Lancha traditionnelle |
Retour à Buenos Aires par le train, lui aussi bondé. La clim ne suffit pas à rafraîchir l’atmosphère. C’est bruyant et les vendeurs à la sauvette ont bien du mal à se frayer un passage parmi les voyageurs pour proposer leur pacotille.
Dans la soirée, nous retournons à San Telmo, le quartier où se déroulait la brocante le jour de notre arrivée en Argentine. Les rues sont complètement dégagées et nous avons tout le loisir de voir les façades veillottes de petits immeubles anciens. Pourtant central, ce quartier commence à revivre doucement après des dizaines d’années d’abandon et d’oubli. Les antiquaires se réinstallent, les bobos ne vont pas tarder à suivre.
Demain sera un autre jour, celui de la fin du voyage et le retour en France.
Prêts à recommencer ! Dans un an, dans dix ans ?
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