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VALPARAISO



Mardi 13 Novembre 2018 (Après-Midi)

Valparaiso ! Ce nom légendaire évoque à lui seul toute l’histoire de la marine en bois et celle des grands clippers à quatre-mâts. Jusqu’au début du 20ème siècle, Valparaiso était la porte ouverte vers le grand large et les navigations lointaines. Pour les marins qui avaient lutté pour passer de l’Atlantique au Pacifique, Valparaiso était le port mythique qu’il fallait rejoindre avant de poursuivre le voyage. C’était l’escale promise pour oublier les souffrances endurées dans le détroit de Magellan ou en virant le cap Horn contre les vents fous des 40èmes rugissants ou les violents courants qui mettaient à mal hommes et bateaux.


Face à l’océan Pacifique, Valparaiso était donc le point de passage incontournable de tout voyage de l’Amérique de l’Est vers celle de l’Ouest. Le port et la ville se sont développés grâce à d’importants échanges de marchandises et aussi grâce à l’immigration européenne qui a façonné l’âme de la ville.


L’activité du port a irrémédiablement décliné dès la mise en service du Canal de Panama en 1914 qui raccourcissait et sécurisait les distances. Les navires à vapeur et les grands voiliers n’avaient plus besoin de contourner le sud de l’Amérique. Ce fut un rude coup ! Mais de cet âge d’or, la cité chilienne a su garder un charme particulier et désuet qui attire toujours les visiteurs.

Pour la petite histoire, nous avions réservé bien à l’avance auprès d’une grande chaine française deux nuits dans un hôtel situé tout près du centre historique de Valparaiso et, surtout situé juste en face du débarcadère du bateau. Très peu de chemin à faire en traînant les valises. Pratique !

Les collines de Valapraiso

C’était sans compter sur les mesures de sécurité draconiennes qui entourent tous les ports depuis le 11 Septembre 2001 et qui nous ont obligés à nous rendre en navette portuaire vers la gare maritime située à l’autre bout du port et ensuite prendre un taxi pour nous amener à l’hôtel… juste en face du Boréal. A pied, cela aurait été plus facile et plus rapide…


Une fois les valises posées, nous n’avons que quelques pas à faire pour rejoindre le quartier historique dans la partie basse de la ville. Cela semble avoir été un quartier opulent il y a bien longtemps. Nous parcourons plusieurs rues bordées de beaux immeubles, derniers témoins de l’architecture européenne du 19ème s. Pourtant, les façades sombres paraissent parfois à la limite de la décrépitude. Ces façades fatiguées attestent des fastes d'un riche passé commercial et maritime presque oublié. Nostalgie d’une époque prospère maintenant révolue !


Nous arrivons ainsi sur la place Sotomayor, vaste quadrilatère débouchant directement sur le port et fermé à l’opposé par un grand édifice néo-classique, siège du Commandement de l’Armada de Chile, la Marine Nationale chilienne.

Place Sotomayor : Le Commandement de la Marine Chilienne

Difficile d'échapper aux câbles électriques ! Le mausolée d'Arturo Prat.

Au centre de cette place, trône le mausolée d’Arturo Prat, un imposant monument blanc dominé par la statue en bronze du héros national chilien. Une flamme brûle à la base du monument. Le site est entouré de grilles et gardé par un marin en uniforme.


Arturo Prat était un officier de marine, tué au combat en 1879 lors de la bataille navale d’Iquique menée contre le Pérou durant la Guerre du Pacifique. Sa bravoure a servi le nationalisme chilien et en a fait un modèle pour les armées du pays.


Nous longeons ensuite des immeubles de plus en plus délabrés pour arriver au pied de la "Cerro de la Artilleria", la Colline de l'Artillerie toute proche du port. Le nom provient d'un autre bâtiment militaire situé sur les hauteurs et transformé maintenant en musée naval.

Le funiculaire de l'Artilleria
Même les vitrages sont d'époque !

Rudimentaire et simplissime !

C'est pour nous l'occasion d'emprunter un "ascensor", moyen de transport historique et typique de Valparaiso. Il s'agit en réalité d'un des vénérables funiculaires qui permettent de partir à l'assaut des quelques collines qui dominent le port. Celui de l'Artilleria ne peut guère cacher son âge (1883) et est le plus ancien de la ville. Après avoir traversé un kiosque suranné, on pénètre directement dans une cabine en bois tout aussi vétuste. Pas très rassurant. C'est kitch à souhait, ça grince, ça brinquebale, mais finalement ça grimpe. Folklo !


Cela nous mène au Paseo 21 de Mayo, une courte esplanade ombragée d'où l'on dispose d'une superbe vue panoramique sur toute la baie et l'agglomération multicolore de Valparaiso, étagée sur les collines. De là, on surplombe tout le port, les piles de conteneurs, les navires militaires, le Boréal toujours amarré au muelle Prat et même le dock flottant dans lequel le Boréal entrera dans quelques heures. Et puis, Nelly a trouvé sur cette esplanade un bel alignement de boutiques de souvenirs qui ont fait son bonheur ! 

Vue sur le Boréal et le dock flottant déjà immergé (en bleu foncé)

Les touristes sont attendus dès la sortie du funiculaire

Ensuite, balade dans le quartier paisible de l'Artilleria avant d'emprunter les ruelles en forte pente ou les escaliers qui vont nous ramener vers le port en nous offrant des visions toujours renouvelées de l'urbanisme local. Ici, le plus beau peut côtoyer le pire ! C'est toujours surprenant, mais pourtant l'ensemble de ces constructions dégage un charme particulier et unique.

Valparaiso - Quartier de l'Artilleria
A qui appartient ce câble ?
La "Maison des Quatre Vents" devenue un restaurant

Urbanisme local


Et puis, Valparaiso est aussi la capitale mondiale du street-art, cet art populaire qui consiste à peindre tout et n'importe quoi, partout, tout le temps. A croire, que la peinture est gratuite à Valparaiso ! Tout est peint : les murs, les portes, les marches d'escaliers (et il y en a !) et dans tous les styles artistiques possibles : naïf, figuratif, abstrait, psychédélique, revendicatif, poétique, etc… Toutes ces peintures contribuent également au charme de Valparaiso, autrement appelée la "Perle du Pacifique".
Fresques murales : Revendication, témoignage, poésie, etc...


Et pour être tout à fait complet sur la croisière qui s'est achevée ce matin, il faut dire que nous avions tissés peu après le départ de Tahiti, des liens cordiaux avec un autre couple de hardis voyageurs. En dehors de notre année de naissance, beaucoup de points communs nous réunissaient, notamment  notre cursus vélique : nous avions fréquenté la même école de voile en Bretagne, navigué sur les mêmes bateaux dans les mêmes eaux à la même époque, etc… 


A bord, nous avons pris plaisir à prendre la plupart de nos repas ensemble et au fil des discussions, nous avons également compris que le hasard nous avait fait choisir le même hôtel à Valparaiso pour la même durée. Alors, ce soir nous maintenons les bonnes habitudes prises sur le Boréal en allant dîner ensemble en ville.

L'art à Valparaiso. Fresques saisies à proximité de la place Sotomayor



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