Mardi 04 Décembre 2012 - 9ème
et dernier jour de traversée
Pas de décalage horaire cette nuit. A minuit, il
reste 89 milles à parcourir ; autant dire, rien !
04 h 30, réveil et montée immédiate à la passerelle
pour aider le commandant. Le bateau est en avant lente devant l'îlot de Gosier à quelques encablures de Pointe à Pitre,
en attendant l'embarquement du pilote prévu à 05 h 00.
Après avoir remonté le chenal qui serpente entre
les îlets et les cayes, nous accostons au quai de Jarry en même temps que le
jour se lève sur la ville. Tout doucement le profil de la côte émerge
dans le contre-jour du petit matin. La température est douce sur l'aileron. Une
belle arrivée !
Une belle arrivée après une jolie traversée. Les
heures mouvementées du début sont déjà oubliées pour ne garder que le meilleur…
Un beau parcours de 4.315 milles depuis Dunkerque (7.990 km), dont 3.430 milles
de traversée pure (6.353 km).
Avant que tout ne soit complètement terminé, avec
deux autres passagers, nous louons une voiture pour nous rendre à Basse Terre,
chef-lieu de la Guadeloupe. Je ne connais pas cette ville et en dehors de la
découverte, j'ai le secret espoir de trouver un spot Wi-Fi pour vous envoyer
quelques mises à jour du blog.
Rapidement, je comprends que je dois adapter mon
mode de pensée à la philosophie locale et faire avec, ou plutôt faire sans. Je
me fais promener d'un quartier à l'autre, de renseignements
obsolètes en coups foireux, pour me rendre à l'évidence, je ne me connecterai
pas à Internet aujourd'hui… Tant pis pour le blog, place à la découverte !
Cette chasse au spot Wi-Fi m'a donc permis de
parcourir une petite ville tranquille par rapport aux souvenirs qu'il me reste
de Pointe à Pitre : des rues étroites, bordées de vieilles maisons de style
colonial dont certaines construites en pierre de lave, tout comme l'église. Un
marché couleur locale. Une mairie toute blanche et au bout d'une large
esplanade engazonnée, un monument aux Morts de la Grande Guerre, également
blanc, se détache sur fond de Soufrière. Une longue esplanade en bord de mer,
qu'une employée de la mairie, comparera à la Promenade des Anglais, pour que je
comprenne bien.
Nous déjeunons au-delà de la "Promenade des
Anglais" dans un petit restau de la marina de Rivière Sens les pieds dans
l'eau, face à quelques bateaux de plaisance. Bah oui, on y revient toujours !
Ce restaurant s'appelle "Kafé Signes" sous-titré "Pou palé sans
pawol" (véridique). Il est géré par une association d'aide et d'insertion
de muets et malentendants. Le service est remarquable par sa discrétion bien
sûr, mais plus sérieusement par l'extrême amabilité et la gentillesse de tout
son jeune personnel, qui nous avait préparé une excellente assiette de produits
de la mer.
Sur la route du retour, nous faisons un crochet
vers les chutes du Carbet, au flanc du volcan de la Soufrière. Pour y parvenir,
une petite route sinue à travers des paysages vallonnés et luxuriants. La
nature ayant repris ses droits, ce site n'est plus vraiment accessible à pied,
suite à un ancien séisme et des inondations. Cela nous permet néanmoins de
suivre un parcours à travers la forêt humide guadeloupéenne : fougères
arborescentes, lianes, plantes épiphytes sur les arbres, etc. Je n'ai pas de
talents de botaniste, mais tout est démesuré, troncs, tiges et feuilles. Cela
pousse sans problème.
Appareillage fixé à 23 h 00, arrivée en Martinique
demain matin à 05 h 00. En prévision d'une courte nuit, je m'octroie un peu de
repos après le dîner. Avant que le réveil ne sonne, dans un demi-sommeil, je
réalise péniblement que le bateau est en route. Les lumières de Pointe à Pitre
s'éloignent dans le sillage du Fort Sainte-Marie. Je n'ai toujours pas compris comment le commandant a pu
appareiller avec une heure d'avance sans mon aide ! Vexant !
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