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LES ALIZES PORTUGAIS

La journée commence comme s'était achevée la précédente : par un beau ciel rougeoyant, et ce matin je ne boude pas mon plaisir ! Comme la pendule du bord est restée à l'heure française et que nous naviguons très à l'ouest, le soleil apparaît relativement tard. J'ai pris l'habitude de me lever aux aurores et ainsi faire l'ouverture du bar à 06h30 pour le petit café-croissant du matin que je consomme à l'arrière du pont 3 près de la piscine. Au large du Portugal, la température extérieure est bien agréable pour ce moment de tranquillité privilégié que je savoure pleinement, seul face à la mer. C'est mon quart d'heure égoïste que je ne partage avec personne ! 

Il y a pire endroit pour déguster le premier café du matin
L'arrière su pont 3 en tout début de matinée


Il est pour moi encore un peu trop tôt pour barboter dans la piscine. Celle-ci est dotée d'une cloison transparente en verre très épais, un véritable trompe-l'œil qui fait de la mer le prolongement naturel de cette piscine et augmente visuellement les dimensions somme toutes réduites de cet ouvrage. L'illusion est parfaite et c'est plutôt bien pensé.

Il va sans dire qu'avec l'augmentation de la température extérieure, la piscine et les fauteuils bain de soleil ont eu de nombreux amateurs plus tard dans la journée.

Par temps calme, quelques bains de soleil sont disposés sur la "marina" du pont 2

Chacun organise sa vie à bord comme il l'entend, selon ses habitudes, ses centres d'intérêt ou les nécessités du moment. L'expérience fait que sur tous les navires de croisière, on rencontre toujours les mêmes personnes aux mêmes heures aux mêmes endroits.

C'est ainsi que chaque matin, je me rends vers 08h00/08h30 au restaurant du pont 4 pour prendre le petit-déjeuner. A cause des contraintes sanitaires, le traditionnel et plantureux buffet a été remplacé par un service beaucoup moins spontané. Devant un comptoir, le passager choisit son mets qu'un serveur zélé apporte ensuite à sa place. C'est moins visuel et le charme de ce moment important de la journée est quelque peu brisé par cette nouvelle organisation, somme toute compréhensible.

Dès le début du voyage, le hasard a fait que j'ai partagé ce petit-déjeuner avec un autre passager, Michel Perrin, et que cela s'est spontanément renouvelé chaque matin de la croisière sur la terrasse extérieure du restaurant. En dominant le sillage du Bellot, nous avons ainsi eu des discussions intéressantes et plaisantes autour des bateaux et des paquebots.

Michel Perrin est passionné depuis très longtemps par les paquebots, principalement les anciens transatlantiques et est très au fait de leur histoire, leurs aménagements, leurs performances, etc… Cette passion l'a amené à collectionner de nombreuses pièces ou documents et même à numériser quantité de films anciens, voire même à se rendre sur la plage d'Alang en Inde pour assister au ferraillage du Norway, ex-France. J'en passe tant son activité sur le sujet est débordante !

Chaque jour de la croisière, Michel Perrin donne une conférence au théâtre sur ce thème en alternant ses commentaires en direct avec la projection de photos, films ou documents d'archives. Ces conférences bien menées rassemblent un auditoire fidèle et conséquent qui veut se remémorer les faits d'une époque maintenant révolue. Ont été ainsi évoqués, l'histoire tragique du paquebot Normandie, celle du France jusqu'à son abandon au Havre puis sa résurrection sous le nom de Norway qui préfigurait ce que serait la croisière moderne, le naufrage de l'Andréa Doria et l'intervention de l'Île-de-France pour sauver les rescapés et bien d'autres histoires ou anecdotes.

Michel Perrin partage et vulgarise aussi ses connaissances à travers un site internet en y compilant des vidéos sur les anciens bateaux de croisières et prestigieux liners : https://croisieresetpaquebots.com

Conférence quotidienne sur l'histoire des paquebots transatlantiques



Naviguant plein sud, le Bellot était à minuit à la latitude de la frontière hispano-portugaise et à midi il est parvenu  à la hauteur de Porto. Vent et bateau allant dans la même direction, le vent relatif est donc faible ce qui rend la vie à bord encore plus agréable. Ces vents de nord qui soufflent souvent jusqu'aux îles Canaries ont été appelés "alizés portugais" par les anciens marins car ils permettaient une navigation plus tranquille après les difficultés endurées dans le golfe de Gascogne. Ces alizés peuvent néanmoins s'avérer très musclés près des côtes en cours de journée et il vaut mieux faire avec que contre. 


Mer de l'arrière sous les alizés portugais
Le salon-observatoire du pont 6...
... et sa terrasse

Dans les premiers jours de croisière en fin d'après-midi, je montais au salon-observatoire du pont 6 et m'installais à l'abri et bien au chaud face au large. Avec l'augmentation des températures et l'absence de vent, je passe maintenant de longs moments accoudé au bastingage de la terrasse panoramique. Le lieu, finalement peu fréquenté, est propice à la méditation, idéal pour contempler la mer et l'horizon ou pour surveiller le trafic maritime.
 


Le coup de chance à la seconde près : pouvoir poser le soleil sur le tanker

La nuit est douce et claire. Je m'octroie un dernier moment d'observation nocturne mais les différents éclairages du bord sont bien gênants pour chercher les étoiles. Vers la côte, une multitude de feux rouges clignotent régulièrement, sans doute un vaste champ d'éoliennes sur une haute falaise. Plus bas, c'est l'éclat blanc du phare qui balise les îles Berlingues au large de la ville de Peniche. Basse sur l'horizon et dans l'est, une planète improbable étincelle. Au secours, Google ! J'apprends ainsi qu'il s'agit de Jupiter, visible seulement pour quelques mois sous ces latitudes. J'ai encore bien fait de mettre le nez dehors !

 

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