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A REYKJAVIK


 Dimanche 25 Mai 2014


Aparté :

Au risque de contrarier les puristes les plus absolus, je n'ai pas vraiment l'intention d'investir dans un clavier islandais pour rédiger ce blog.

Déjà qu'avec deux doigts ça ne va pas bien vite, les multiples caractères particuliers dont est faite l'écriture islandaise (Ð, ð, Þ, þ á, í, ó, ú, ý, æ, ö), ne feraient que ralentir la saisie du récit, sans forcément améliorer la lisibilité et la compréhension du texte ou des noms de lieux.

J'ai donc choisi de franciser l'orthographe de la plupart des noms islandais et je l'assume pleinement dans ce qui va suivre.


Et que les islandographes les plus convaincus me pardonnent !


Le mot nuit n'a pas beaucoup de sens à cette époque en Islande. La luminosité avait à peine baissé vers minuit et, à 04h00 il faisait déjà grand jour ! Cela ne nous a pas empêché de récupérer.
Hier, c'était vent ; ce matin, c'est pluie ! Après le petit déjeuner, départ à pied vers le port, histoire de se rassurer et de constater que le MS FRAM est bien amarré au bon quai. La taille du bateau lui permet de profiter des installations de l'ancien port en ville plutôt que de celles du terminal croisière situé bien à l'extérieur.

REYKJAVIK - L'auditorium Harpa et le MS FRAM en arrière-plan

Près du port, il est maintenant impossible de rater Harpa, une construction récente et imposante abritant plusieurs salles de concerts et de réunions, bars et restaurants, dont on peut douter de la pertinence au regard du nombre d'habitants du pays. Sur le plan architectural, c'est assez massif et incongru dans le paysage urbain du Reykjavik historique.  Les immenses façades faites d'une multitude de prismes de verre éclairent les murs intérieurs noirs ou gris anthracite : Une belle étude de la diffusion de la lumière ! L'architecture contemporaine, on aime ou on n'aime pas. Nous avons nettement préféré l'intérieur du bâtiment et son éclairage naturel ! 


REYKJAVIK - Façades intérieures de Harpa

La tête enfoncée dans la capuche de l'anorak, nous avons poursuivi sur Saebraut, large mail sans arbres en bord de mer, jusqu'à une immense sculpture en acier inox, baptisée Sun Voyager. C'est un ouvrage étrange qui selon la position d'où on le regarde peut être une coque de drakkar, un squelette humain ou celui d'une baleine, à moins que cela ne ressemble à un scorpion… Il parait que le soir, les rayons rasants du soleil éclairent et colorent le métal de teintes changeantes, d'où le nom de Sun Voyager. Nous, on ne pouvait pas voir cela, nous étions le matin… Plus sérieusement, pour nous, c'était Rain Voyager !
REYKJAVIK - La sculpture Sun Voyager

De l'autre côté de Seabraut, un quartier entier est en cours de restructuration. Des immeubles de belle hauteur sont alignés le long de l'avenue et font penser à Manhattan ou Dubaï, à l'échelle de l'Islande bien sûr.
Il pleut, et nous pensons trouver un abri salvateur dans Hallgrimskirkja, que nous avions vu trop rapidement hier soir. C'est dimanche, et nous arrivons en plein office religieux. La nef de la grande église est pleine de fidèles, des choristes sont debout sur deux estrades et l'orgue résonne de tout son souffle. Un grand moment de communion musicale. Nous avons donc suivi le culte luthérien, mais nous avons eu du mal avec un long prêche en islandais. Là, nous nous sommes sentis un peu perdus !
A 13h00, Monique, notre hôtesse s'est obligeamment proposée de nous emmener dans un centre commercial à l'extérieur de Reykjavik. J'avais l'idée d'investir dans une clé 3G en vue de me connecter à Internet avec l'opérateur local (plutôt que d'utiliser le réseau du MS FRAM assez aléatoire). Démarche infructueuse, sauf à souscrire un abonnement de longue durée… (La suite prouvera que l'idée n'était pas si saugrenue !).
REYKJAVIK - L'Althing (le Parlement)

Dans l'après-midi, la pluie redouble et c'est au pas de charge que nous rejoignons le FRAM en traînant nos quatre lourdes valises. Nous avons bien apprécié que le bateau soit amarré quasiment au pied de notre gîte…
Sans le faire exprès, nous sommes dans les premiers à monter à bord et à procéder aux formalités d'embarquement. Le personnel de la réception semble fébrile et cafouille. Nous comprendrons vite que l'informatisation de toute la gestion des passagers vient d'être changée le jour même et que cela ne se fait pas sans douleur. Sur ce coup là, nous avons été les meilleurs, ceux arrivés après nous ont été moins chanceux et ont dû patienter plus qu'à l'habitude.
Nous retrouvons parmi le staff quelques têtes déjà vues lors de notre précédent voyage en Antarctique, dont Steffen qui nous reconnaît. Nous avons déjà nos habitudes à bord. Nous nous installons dans la cabine 336, jouxtant celle que nous avions il y a trois ans, au pont 3 et au centre du bateau, là où à priori cela remue le moins.
Rapidement, nous récupérons notre parka bleue puis nous investissons la cafet du pont 4 en attendant d'être convoqués pour l'exercice de sécurité obligatoire avant l'appareillage.
A 20h00 précises, le FRAM quitte lentement le quai, les toits de Reykjavik s'estompent derrière le crachin. Les sommets environnants sont sous une épaisse couche de nuages. La légendaire lumière et la visibilité infinie caractéristiques de l'Islande ne sont pas au rendez-vous ce soir !
Après les nourritures spirituelles de la matinée, il est normal de penser aux nourritures terrestres et ce soir, devant le buffet du FRAM, commence la cure de poisson. On est presque venu pour cela !
21h30, pot de bienvenue du Commandant. C'est surtout l'occasion de faire connaissance avec les membres de l'équipage et du "staff d'expédition". Nous retrouvons le Commandant Alrid Harvik, qui nous avait sorti avec tant de brio du violent coup de vent que nous avions subi en Antarctique.
Le FRAM a déjà par le passé relâché à Reykjavik, mais c'est la première fois que la compagnie organise le tour complet de l'Islande en faisant escale dans de petits ports. Line, une norvégienne, qui est notre "team leader" complimente tous les passagers d'avoir osé être des pionniers et des explorateurs lors de ce voyage inaugural. Rien moins ! Bon, même si c'est un peu exagéré, cela fait toujours plaisir…
Le FRAM fait maintenant cap au nord-ouest vers sa prochaine escale : la péninsule de Snaeffellsnes. Après une journée bien remplie, ce soir je m'octroie un quart réduit, d'autant que la pluie ne cesse pas. Pas chaud sur les coursives extérieures !
Le quart d'heure culturel
L'Islande, ça ressemble à quoi ?
Quand la pensée vagabonde et que le regard se perd devant une carte d'Islande, que peut-on imaginer ?
Euh !
Eh ben, une tête de troll !
Une jolie tête de troll dont le visage serait orienté vers la gauche, vers l'ouest.

Un menton en galoche (la péninsule de Reykjanes au sud-ouest), une toute petite bouche (le fjord de Borganes), un long nez difforme et pustuleux (la péninsule de Snaefell à l'ouest), une orbite, et puis au nord-ouest une grosse touffe de cheveux hirsutes plantés sur l'avant du crâne (les fjords de l'Ouest), et sur la droite de l'image, l'occiput, un peu fripé à cause des fjords de l'Est. Tout y est !
 
Et quand on connaît les rapports étroits que les Islandais entretiennent avec leurs elfes et leurs trolls, on comprend qu'il n'y a pas de hasard dans le graphisme de la carte…
  

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