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KERGUELEN - Baie d'Audierne et retour à Port-aux-Français



Vendredi 07 Avril 2017 - 17ème Jour


06h30, après une nuit de navigation le Marion Dufresne est revenu aux abords de Kerguelen, dans la baie d'Audierne. Avec le jour qui se lève, les côtes sont en vue mais brouillées par un rideau de pluie. Le paysage des Kerguelen est lugubre. Dès le début de matinée, nous sommes confrontés à une météo digne de la région : vent fort, rafales, pluie, visibilité médiocre.


Sud-ouest de Kerguelen


Retour à Kerguelen - Arrivée matinale dans la baie d'Audierne


Les violentes rafales font fumer la mer
Les averses succèdent à des éclaircies timides et fugaces et cela recommence rapidement. Le vent ne faiblit pas. Il descend de la montagne en violentes rafales que l'on voit arriver à la surface de la mer. De puissants et soudains tourbillons soulèvent des nuages d'embruns qui glissent rapidement au-dessus de l'eau. C'est comme si la mer fumait.

Heureusement, avec la proximité immédiate de la côte, la mer n'a pas le temps de se lever, ni de déferler, mais chacun sait qu'au large la situation doit être plus compliquée.


Il est prévu en début de matinée un ravitaillement de cabane grâce à plusieurs rotations d'hélicoptère. Mais le Commandant a beaucoup de mal à maintenir le navire en stand-by à l'aide du système de positionnement dynamique. A chaque survente le Marion vire de plusieurs degrés qui sont difficiles à corriger, d'autant que la force du vent augmente régulièrement, 35, 40, 43 nœuds… L'anémomètre enregistre souvent des rafales à près de 55 nœuds (plus de 100 km/h).


Météo des Kerguelen


Cette mauvaise météo désorganise la matinée. A la passerelle, le Commandant, l'OPEA et le pilote de l'hélicoptère se concertent souvent et sont très perplexes. La suite des opérations semble bien compromise… Le Commandant décide de faire des ronds dans l'eau en attendant une hypothétique accalmie.



Grain de pluie
08h00, retour en passerelle après le petit-déjeuner. Le vent est encore monté d'un cran. Les grains de pluie redoublent. La côte en arrière-plan est de moins en moins visible. La mer blanchit.

La chute du baro en 48 heures

Pupitre de commande sur l'aileron intérieur tribord

10h00, le Commandant et le pilote de l'hélico jettent l'éponge. Les conditions sont trop défavorables pour que l'opération de ce matin se déroule en toute sécurité. Demi-tour !


Demi-tour vers Port-aux-français
Vent et mer de l'arrière, le Marion Dufresne file maintenant 18 nœuds en longeant la côte sud de Kerguelen. De longues trainées blanches strient la surface de la mer. Heureusement que nous ne naviguons pas en sens inverse !


Accalmie ?
L'accalmie arrive alors que nous sommes attablés pour le déjeuner. Le temps change vite à Kerguelen, le vent tombe rapidement, la mer s'apaise, la visi s'améliore et un timide soleil finit par avoir raison des nuages. Incroyable, ce matin c'était la tempête ! Alors, les passagers s'enhardissent sur le pont supérieur pour contempler les hautes falaises rocheuses qui délimitent la côte sud de l'île.


Météo de Kerguelen - Le soleil fait un timide retour

Côte sud de Kerguelen à proximité du canyon des Sourcils Noirs

Le bateau s'est immobilisé le temps de mettre en œuvre l'hélicoptère. C'est une longue procédure, il faut le sortir de son hangar, gruter et installer les pales, etc… Le mécanicien passe tout en revue avant que le pilote ne fasse son propre check-up et les essais de turbine.

L'hélico fait une rotation vers la terre et ramène à bord quatre ornithologues qui étaient en manip à la cabane de Sourcils Noirs. Les quatre jeunes sont rassurés. Avec la météo de la matinée, ils ont pensé devoir prolonger leur séjour dans la cabane et aussi revenir à pied à Port-aux-Français.


Préparation de l'hélicoptère sur la DZ

Le Marion remet en route vers le golfe du Morbihan. Le ciel est lumineux mais le vent souffle à près de 40 nœuds devant l'entrée du golfe. La mer blanchit de nouveau.

16h45, le bateau est mouillé très au large de Port-aux-Français. L'hélico a enchainé les rotations à un rythme soutenu vers ou depuis la base. Il a fallu débarquer les quatre ornithologues, rembarquer les personnels des T.A.A.F. et de l'I.P.E.V., transporter encore du fret ou bien ramener du matériel usagé à bord.

18h45, apéritif officiel offert à tous les passagers et l'équipage par les scientifiques de la mission SOCLIM qui ont voulu fêter dignement la récupération de leurs bouées. Après cela, il ne leur reste plus qu'à exploiter toutes les données qu'ils ont recueillies.


1 commentaire:

  1. toujours aussi intéressant, même sans quitter le bord. J'aime ces ambiances venteuses, vues de l'intérieur, bien à l'abri ;)

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