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KERGUELEN - Retour de la cabane Jacky (2/2)



Lundi 03 Avril 2017 - 13ème Jour


La nuit a été réparatrice dans la cabane Jacky. Ce matin, le ciel est clair et le vent est tombé. Ce n'est pas une rando qui est prévue au programme aujourd'hui, mais une balade tranquille pour rejoindre la base de Port-aux-Français. Et la journée s'annonce bien.

En quittant la cabane, nous suivons au plus près le cours paisible de la rivière de Val Struder jusqu'à son embouchure dans le golfe du Morbihan. Bien sûr, nous devons encore éviter quelques pierres ou contourner plusieurs surfaces tourbeuses, mais rien à voir avec les terrains difficiles que nous avons traversés hier. Aujourd'hui, c'est plutôt relax.


En suivant le cours de la rivière du Val Studer



Le mont Ross (1.850m), sommet des Kerguelen à 55 km de là
A son approche de la mer, le cours de la rivière s'élargit et se perd à travers de nombreux bancs de galets sur lesquels plusieurs éléphants de mer somnolent. Ils sont étendus par petits groupes et nos allées et venues ne les troublent même pas. La sieste est une partie importante de leur vie à terre.

De temps à autre, de jeunes mâles s'affrontent ou plutôt s'entrainent à s'affronter en se redressant et en donnant de puissants coups de têtes. Puis, la querelle cesse aussi vite qu'elle a commencé, tout s'apaise et les deux protagonistes reprennent rapidement leur sieste… Lorsqu'ils seront adultes, ces combats prendront une autre dimension avec de longs grognements, des coups beaucoup plus violents et de graves morsures. C'est le prix à payer pour qu'un mâle puisse s'approprier le harem d'un de ses congénères.  

Entrainement au combat
Au bord de la plage, nous restons de longues minutes à observer le comportement de ces animaux inhabituels. Plusieurs skuas tournoient dans le ciel et une bande de goélands dominicains piaillent bruyamment autour de nous.


Rivage du golfe du Morbihan
Nous reprenons notre progression le long de la longue plage de galets en évitant les éléphants allongés sur des amas d'algues séchées. Ces animaux sont la plupart du temps placides, à peine daignent-ils ouvrir un œil lorsque nous nous approchons d'eux. Mais d'autres sont plus vindicatifs et montrent largement les crocs en grognant. Il convient de rester prudent malgré tout.


Jeunes éléphants de mer - Femelle (en haut) et mâle (en bas)

En approchant de la base, le terrain se relève et la plage de galets fait place à de petites falaises rocheuses où niche une colonie de cormorans impériaux peu farouches, alors qu'à quelques centaines de mètres au-delà, ce sont des manchots papous qui se sont réunis.


Cormorans impériaux près de la base de Port-aux-Français



Petit rassemblement de manchots papous


Passant d'un groupe d'animaux à un autre, nous arrivons aux abords de Port-aux-Français. De loin, avec ses bâtiments et ses hangars revêtus de bardages colorés, la base ressemble à une banale zone artisanale. Les constructions paraissent dispersées sans ordre ni logique sur une vaste superficie et sont desservies par de larges routes en béton.

Il nous reste peu de temps avant le retour à bord et nous parcourons assez rapidement la base déserte à cette heure. Il est prévu que nous puissions y débarquer et s'y attarder plus longuement d'ici deux jours.


La base permanente de Port-aux-Français


A côté des bâtiments "modernes", il subsiste encore deux constructions beaucoup plus anciennes. Ces baraquements en acier, dits "Fillod" (du nom de leur inventeur et constructeur), ont été produits en grande série entre les deux guerres pour des usages collectifs divers (chantiers, casernes, etc…). Leur légèreté, leur facilité de transport, d'assemblage et de modularité ont fait qu'ils ont été les premiers bâtiments édifiés sur toutes les bases australes à partir des années 50. Aujourd'hui, ces baraquements désaffectés ne servent plus que de remise. Il semble bien difficile de déconstruire dans les règles et d'évacuer ces derniers témoins de l'histoire des T.A.A.F..


Baraquements "Fillod" en panneaux d'acier juxtaposables


Quelques uns d'entre nous veulent malgré tout se rendre à la Gérance Postale située tout en haut de la base. C'est un bureau de poste peu ordinaire tenu par un militaire de l'Armée de l'Air qui s'occupe également des communications radio, dont celles liées à la sécurité des résidents qui se déplacent à l'extérieur de la base. Ravi d'avoir de la visite, ce postier du bout du monde nous offre même le café ! Du café à la Poste, ce n'est pas tous les jours que cela arrive !


Dans la Gérance Postale - Le courrier de Kerguelen prêt à l'envoi


Signalétique kerguelénienne



Port-aux-Français - Statue de Notre-Dame des Vents
16h30, retour à bord et nettoyage général. Passage obligatoire en salle de biosécurité pour décontaminer bottes et effets personnels avant un futur débarquement, puis c'est lessive, douche… La totale !

18h00, appareillage. En effet plutôt que de rester à l'ancre toute la nuit, le bateau entame une série de longs allers et retours parallèlement à la côte durant toute la nuit. Le Marion reste ainsi manœuvrant en permanence et peut prendre le large rapidement en cas de dégradation brutale de la météo. Mais finalement la nuit aura été très calme, pas de roulis dans la couchette !
  

2 commentaires:

  1. encore une belle journée qui se termine en beauté :) D'habitude, c'est plutôt une corvée quand on doit aller à la poste... là, pas de queue, du café...

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  2. J'aime la signalétique des Kerguelen. Je n'ai pas retrouvé ce panneau "traversée d'éléphant de mer" dans le manuel du code de la route. Mais c'est peut être dans la dernière édition !

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