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RENDEZ-VOUS A CRESWELL BAY


MERCREDI 02 SEPTEMBRE 2015 - Jour 10 - FURY BEACH - FORT ROSS
(Île Somerset -Nunavut)
 
Dès l'appareillage de l'île Beechey hier soir, le Soléal met cap au sud en traversant le détroit de Lancaster, puis en empruntant un étroit passage entre les îles Prince Léopold et Somerset. Et ce matin le bateau longe la côte orientale de cette dernière île. Encore des falaises rectilignes et dénudées mais nettement moins hautes que celles que nous avions vues précédemment.
 
Le bateau n'est pas encore mouillé à Fury Beach qu'un ours s'invite dans le programme de la matinée. Dilemme pour l'équipe d'expédition, soit débarquer à terre comme prévu et risquer de se faire croquer ou observation tranquille de l'animal depuis les Zodiac™ ? L'ours non plus, n'a pas l'air de savoir ce qu'il veut, il va, part tranquillement, reste immobile, revient plusieurs fois. Les naturalistes ont donc opté pour la balade en canot. Sauf que l'ours a changé d'avis et s'éloigne paisiblement mais définitivement de la zone sans même se retourner.
 
Ce danger potentiel écarté, les naturalistes appliquent le plan B, un débarquement à Fury Beach et l'exploration d'un canyon qui débouche directement sur la plage.
 
Île Somerset - Le canyon de Fury Beach
Encore un site historique : En 1825, le navire HMS Fury, endommagé par les glaces, est abandonné devant la plage. Sa cargaison, une fois déchargée, a servi de ravitaillement aux expéditions ultérieures toujours à la recherche du Passage du Nord-Ouest.
 
Ce matin, je reste dans la cabine, la bouillotte sur la tête à cause d'un rhume difficile à passer. 3°C dehors ! Je préfère ne pas aggraver le mal. Nelly débarque très courageusement, bravant le froid et randonne en remontant le lit d'une petite rivière serpentant entre les parois du canyon. Depuis la large fenêtre de la cabine, je me contente donc d'admirer le cadre austère des plateaux désertiques au-dessus de la plage et d'imaginer ce qu'il y a au fond du canyon.
 
Départ de l'exploration du canyon

 



 
12h00, le Soléal appareille et continue de longer les côtes de l'île Somerset avant d'arriver vers 14h00 au large de la baie de Creswell pour un rendez-vous assez inédit. Le Soléal va dans quelques moments croiser la route de Charles Hedrich (*), un aventurier français qui franchit lui aussi le Passage du Nord-Ouest en sens inverse et en solitaire, mais à la rame !
 
 
(*) Par souci du respect de la vie privée, je ne cite jamais de noms dans ce blog et n'insère pas de photos où les intéressés seraient par trop reconnaissables. Charles Hedrich étant un homme public ayant sa photo sur son site personnel et accordant des interviews à la télévision, je pense que l'intéressé ne verra aucun inconvénient à être cité et vu dans ce blog.  
 
Notre Commandant, à l'origine de cette rencontre (par ailleurs complexe à organiser… mais réussie grâce aux téléphones satellitaires), a invité Charles Hedrich (C.H.), à bord du Soléal pour lui offrir une douche chaude et un bon repas en échange d'une conférence sur ses exploits. Mais derrière tout cela, il y a aussi une belle rencontre entre gens de mer…
 
C.H. a entrepris de relier le détroit de Béring à la mer de Baffin (environ 6.000 km !), à bord d'un canot à rames en composite carbone/kevlar de 7.00 m de long et pesant 165 kg… Un véritable défi commencé en 2013 ! Après deux hivernages de son canot, il arrive au bout de la 3ème étape du parcours qui se terminera à Pond Inlet au nord de l'île Baffin. Il lui reste juste 500 km à faire… à la rame ! Presque rien !
 
C.H. est un homme d'exploits et de défis. Ne doutant jamais de rien, ni de lui et sans doute animé par un respectable "petit grain de folie", il s'est illustré à moto dans Paris-Dakar, en voilier en solitaire autour du monde, en gravissant l'Himalaya, en traversant l'Atlantique aller et retour déjà à la rame, en raid en autonomie complète dans le désert d'Atacama à pied (Chili), etc… J'en oublie. C'est l'exploit qui le motive et il ne vit que pour enchaîner les premières mondiales dans les défis les plus extrêmes. Le Passage du Nord-Ouest à la rame est l'un de ces défis et l'une de ces premières mondiales !
 
A priori, la rencontre est prévue vers 14h00 dans la baie de Creswell. Le vent et de courtes vagues font que le canot au ras de l'eau est bien difficile à localiser dans le contre-jour d'un soleil bas sur l'horizon. Et sur les écrans radar, l'embarcation n'est qu'un tout petit signal. Une annexe pneumatique du Soléal part à sa rencontre et la jonction finit par se faire assez loin vers l'avant du paquebot.
 
Tous les passagers sont sur les balcons ou les ponts extérieurs et j'ai réussi à trouver une place de choix sur l'aileron bâbord de la passerelle. Le Commandant va alors réaliser une savante manœuvre pour que le Soléal protège les deux embarcations en les abritant du vent et en cassant la mer.
 
Le Soléal avance lentement. Progressivement on aperçoit la minuscule silhouette du canot à rames. Encore quelques encablures et le Soléal arrive au niveau de l'embarcation. Vus du haut de la passerelle, le canot et son occupant ne sont pas bien gros. Ballotés par les vagues, ils apparaissent bien frêles et fragiles à côté de la masse imposante du Soléal.
 
Le rendez-vous de Creswell Bay avec Charles Hedrich
Accoudé au bastingage, je domine la scène et observe la manœuvre. Lorsque le Soléal donne trois coups de sirène pour accueillir C.H., un vieux souvenir enfoui depuis 33 ans au fond des abysses, va remonter à la surface comme une balle, et me sauter brusquement en pleine figure alors que je ne m'y attendais pas. D'un seul coup, voir le déroulement de la manœuvre et C.H. debout dans son canot, dominé par un gros navire, me ramène 33 ans en arrière… Cela me submerge… Et cela me submerge tant que j'ai bien du mal à me contenir…
 
Je me contiens si mal, que Ombline, une des naturalistes accoudée à côté de moi à dominer la scène, s'en aperçoit :
"Monsieur, vous êtes ému ?"
"Euh oui ! … Il y a longtemps, j'ai eu à vivre une situation similaire. Mais c'est moi qui étais à la place de C.H., sur un voilier un peu plus gros que ce canot. Cela se passait très au large du Brésil, juste avant de franchir l'Equateur. Le voilier avait une avarie électrique que je ne pouvais pas résoudre et qui a pu être réparée grâce à l'aide d'un gros navire qui passait très près. Le voilier et l'équipage n'étaient pas en perdition mais juste handicapés par cette panne".
"A voir C.H. et son canot aussi fragiles à coté du Soléal m'a fait prendre conscience, qu'à l'époque, moi aussi j'étais certainement aussi vulnérable vu du pont du navire qui m'assistait. Je crois que c'est surtout cela qui m'a remué et perturbé !".
 

Accoster un bateau en pleine mer est peu compliqué. C.H. est d'abord passé sur l'annexe pneumatique du Soléal avant de pouvoir accéder à la "marina" et être accueilli par le Commandant sous les vivats et les applaudissements de tous les passagers.
 
Apparait alors notre aventurier. Très grand, mince, l'air un peu fatigué mais jovial et bavard. Après le temps de la discussion avec l'équipage du Soléal, il est venu au théâtre faire une conférence improvisée animée par le Commandant et le Chef d'Expédition. Il s'est longuement attardé sur son aventure arctique, mais nous a aussi rappelé ses exploits antérieurs et présenté les défis futurs qu'il a envie d'affronter. Les auditeurs sidérés et impressionnés n'ont pas vu le temps passer, fascinés par un personnage hors normes, toujours à la recherche de l'aventure absolue. Captivant !
 
Charles Hedrich en plein récit de ses aventures
 
Après avoir reçu un petit cadeau et quelques vivres, C.H. ne s'est pas trop attardé. La route est encore longue, mais je pense qu'il ne souhaitait pas sortir trop longtemps de sa bulle… et voulait rester en condition pour retrouver sa capsule flottante, exigüe et spartiate.
 
L'heure du départ.
Et un p'tit dernier (Coca) pour la route !
Après quelques heures à dériver, le Soléal est revenu à 17h00 au point où il avait trouvé le canot afin que le challenge garde toute sa crédibilité. Charles Hedrich a remis en route doucement à petits coups de rames, s'est éloigné du Soléal et alors qu'il se mettait debout pour saluer une dernière fois tous les spectateurs, trois coups de sirène ont encore retenti sous les grands gestes des bras, les bravos et les encouragements de tous les passagers de nouveau massés sur les ponts.
 
Trois coups de sirène et dernier salut !
Un, deux, trois, quatre coups de rames, la silhouette du canot a disparu rapidement, tout petit point à la surface de l'eau. Courage, plus que 500 km ! (Pour info, Charles Hedrich. est arrivé au terme de son défi le 16 Septembre 2015, à Pond Inlet. Bravo !).
 
Après quelques heures de répit,
Charles Hedrich met le cap vers Pond Inlet
Le Soléal a alors remis en route pour quelques heures de navigation vers le sud de l'île Somerset, jusqu'à l'escale de Fort Ross.
 
17h45, débriefing de cette journée déjà bien remplie avec les naturalistes au théâtre. Exceptionnellement, le Commandant y assiste pour nous informer de la suite des évènements…

A part de beaux icebergs, nous n'avons pas rencontré ni glace, ni banquise jusqu'alors. Nous étions un peu venus pour cela… (Quoique, si nous naviguons actuellement dans l'Arctique, c'est bien parce que la banquise se raréfie. Faudrait savoir !). On veut de la banquise, mais pas trop quand même ! Ce qui est certain, c'est qu'il n'y en aura pas cette année sur la route qui est programmée. Frustration !
 
Donc, si la banquise ne vient pas à nous, le Commandant nous propose fort habilement d'aller la chercher là où elle se trouve ! C'est-à-dire, au prix d'un abandon d'une partie du parcours initial et de quelques escales historiques (dont Gjoa Haven où avait hiverné Amundsen, qui fut le premier à franchir le Passage en 1906), au profit de la branche nord du Passage du Nord-Ouest où la glace est bien présente. De plus, cette branche du Passage n'a jamais été empruntée par un paquebot.
 
Une grande première qui ravit les aventuriers que nous sommes, l'expédition c'est ça ! La proposition du Commandant est rapidement emballée et demain sera un autre jour !
 
Le soir, en arrivant à Fort Ross
Les derniers milles avant Fort Ross se font peu avant la tombée du jour. Le soleil se cache derrière les reliefs de l'île Somerset. Le ciel sans nuages s'embrase. Et cela dure, dure ! No comment !
 
21h00, le Soléal est à l'ancre dans Depot Bay. Débarquement immédiat. Il est un peu tard pour visiter les vestiges d'un ancien dépôt que la Compagnie de la Baie d'Hudson avait établi sur le site de Fort Ross. Il y a un petit musée dans l'une des deux maisons de bois, mais sauf  lampe frontale, il fait déjà bien sombre pour pouvoir le visiter. La Cie de la Baie d'Hudson, bien que fondée à Londres en 1670, est rapidement devenue une institution canadienne incontournable pour le troc entre Amérindiens et Européens qui échangeaient des fourrures contre des outils ou des ustensiles. La Compagnie était le rendez-vous de tous les trappeurs et coureurs de bois du Canada. Elle a évolué au fil des années et s'est développée dans tout le pays, puis elle s'est orientée vers la distribution directe auprès des Canadiens et elle existe toujours.
 
Le dépôt historique de la Compagnie de la Baie d'Hudson à Fort Ross

 

A quelques centaines de mètres du dépôt de la Compagnie, nous nous rendons sur un mamelon rocheux sur lequel le navigateur James Ross avait édifié un cairn monumental. On ne distingue plus grand-chose, sauf  le Soléal bien illuminé. Les feux de route d'un cargo glissent sur l'horizon, le premier depuis bien longtemps.
 
Mouillage pour la nuit devant Fort Ross
 Et ce soir, pas de quart. Le Soléal reste toute la nuit au mouillage dans la baie.

 
Aparté : Dépannage en haute mer. Pourquoi ? Comment ?
 
Il était une fois, en décembre 1982… Avec un équipier, je convoyais un voilier de 11.00 m entre Concarneau et Rio de Janeiro. Bien que révisé sérieusement dans un chantier nautique local, les déboires n'ont pas manqué à bord de ce voilier qui accusait bien son âge et qui était davantage conçu pour les régates en Manche que pour un parcours transocéanique.
 
Beaucoup de choses avaient été changées à neuf, dont les batteries que je rechargeais consciencieusement chaque jour à l'aide du moteur auxiliaire du bateau. Mais un beau matin, à la veille de franchir l'Equateur, le démarreur du moteur n'a pas fonctionné …!? Plus ou pas assez de courant pour être lancé …!? Même avec la manivelle de secours, impossible de lancer le moteur diesel pour recharger ces maudites batteries …!?
 
Avec un mât et des voiles, l'équipage et le bateau n'étaient pas en détresse. Le moteur n'était là que pour maintenir la consommation de courant. Un peu de vent et le bateau pouvait toujours avancer. Pas très grave, sauf que sous ces latitudes il fait nuit douze heures par jour !
 
Le calcul était vite fait. A très court terme, avec le peu de charge des batteries, cela signifiait : plus de feux de route, plus d'éclairage de la table à cartes, plus d'éclairage des compas de route et pire encore, plus d'alimentation du Satnav (ancêtre du GPS), d'où nécessité de reprendre le sextant et les calculs fastidieux pour se situer. C'était vivre à mi-temps comme des taupes…
 
Très éloignés des côtes, nous n'étions pas en danger mais le convoyage se transformait en galère avec le moral de l'équipage au bas ris.
 
C'est alors que le miracle est arrivé sous la forme d'un curieux bateau qui, avant que je comprenne, avait dévié sa route et se dirigeait vers le voilier. Un curieux bateau, qui avait la silhouette des chalutiers soviétiques de l'époque, ceux qui patrouillaient régulièrement en Manche, bardés de grandes antennes, et qui pêchaient davantage le renseignement que le poisson.
 
Indiscutablement, le bateau qui me rattrapait avait la même forme mais n'avait pas de grandes antennes, ni de faucille et de marteau sur la cheminée. Quelque chose ne collait pas ! Néanmoins, après un bref exposé de la situation à la VHF, ce bateau acceptait de m'aider. Soulagement !
 
C'est alors que le capitaine de ce bateau, très professionnel, a entamé un large virage et s'est arrêté à hauteur du voilier pour le protéger du vent et de la mer. Pendant la manœuvre tout l'équipage du bateau, accoudé au bastingage, me regardait et prenait des photos…
 
C'est tout cela que j'ai revu brutalement alors que le Soléal faisait la même manœuvre autour du canot de Charles Hedrich, et que je le voyais bien petit du haut de la passerelle… Vraiment, ça m'a sonné !
 
Epilogue :
 
Une chaloupe a été mise à l'eau, avec à bord, le second, un mécanicien, un électricien et deux matelots qui s'exprimaient dans un baragouin que je n'avais jamais entendu. J'ai compris que ce chalutier venait de Pologne pour aller en pêche… aux îles Malouines ! Aux Malouines, six mois pile après la fin de la guerre du même nom, j'ai bien peur qu'il n'ait pêché plus de mines que de poisson !
 
Devant la difficulté à trouver l'origine de la panne électrique, les marins polonais sont restés cinq heures à mes côtés avant que le moteur ne recharge normalement les batteries. Cinq heures ! Non seulement le capitaine du chalutier ne m'a rien demandé mais en plus il a fourni du gas-oil, du pain, du saucisson, du lait… Un vrai marin et un vrai gentleman ! 
 
Début décembre, cela a été Noël avant l'heure. Cela a surtout été deux gros coups de chance simultanés :
 
Ce bateau allait franchir l'Equateur dans la journée. Le passage de la Ligne est toujours l'occasion d'une fête à bord où l'on intronise les néophytes. C'est un moment de joyeuse détente. Je pense que le capitaine s'est dérouté pour faire rentrer le voilier dans la fête et offrir une distraction imprévue à l'équipage.
 
Ensuite, c'était un chalutier qui avait beaucoup de route à parcourir avant d'être sur son lieu de pêche, il ne devait pas avoir de contrainte horaire.

Quel cargo dont le timing est minuté se serait dérouté et aurait perdu cinq heures sans nécessité absolue ?
 

5 commentaires:

  1. Très intéressantes histoires de mer, celle que tu as vécu sur le Soléal et celle plus ancienne, de l'autre côté du miroir... Merci pour ces partages. Moi aussi je suis émue!

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  2. Ces deux dernières journées, d'abord sur l'Ile Beechey avec Nadine et Jean-Claude à la rencontre de Franklin et de Bellot et ensuite en mer avec Charles Hedrich, ont été pleines d'émotions et resteront deux moments intenses de notre croisière.
    NM

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  3. Ils ne porteraient pas de parka rouge, on pourrait croire que les randonneurs du matin dans l'Atlas marocain ;)
    Effectivement, cette rencontre au milieu de nulle part a du être un grand moment très intéressant !
    Il me semble qu'il y ait un pilier solaire sur ta photo du coucher de soleil. J'en ai photographié un en Finistère sud au tout début de l'été alors que très haut en altitude, soufflaient des vents très froids http://www.finistere.photos/2015/06/crepuscule-tregunc-pilier-solaire-3.html

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    1. Bonjour Paul,

      Pour ce qui est de l'Atlas marocain, je suis d'accord avec toi, si ce n'est la mer, j'ai ressenti la même impression sur place...

      Quant au coucher de soleil, tu as un coup d'œil redoutable. A vrai dire, j'ignorais complètement l'existence de ce phénomène ! J'ai pris cette photo et d'autres pour les belles couleurs du ciel, c'est donc un pur hasard ! Merci pour l'info. JJM

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    2. et avant-hier soir, c'était un parhélie visible depuis, au moins, tout le Finistère... pourtant il faisait doux, au sol... http://www.finistere.photos/2015/10/parhelie-vu-dans-tout-le-ciel-du.html

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