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RETOUR A HIVA OA

Samedi 29 Novembre 2014

Retour ce matin sur l'île de Hiva Oa que nous avions déjà abordée avant-hier, mais cette fois-ci avec deux escales sur la côte nord. Venant de Fatu Hiva, l'Aranui doit contourner le cap Matafenua, une très longue pointe de roche brune déchiquetée et absolument désertique. La désolation de ce long cap contraste avec le reste de la côte nord de Hiva Oa beaucoup plus verdoyante. 


Hiva Oa - Le cap Matafuena, au nord-est de l'île

06h15, l'Aranui jette l'ancre dans la baie de Puamau, au centre d'un vaste cratère volcanique dont la moitié s'est effondrée dans la mer depuis longtemps.

 

Le village de Puamau est situé au nord-est de l'île, à 35 km d'Atuona la ville principale. 35 km de piste sinueuse et inconfortable souvent ravinée par la pluie. Pour ces villages éloignés, il est bien plus simple que ce soit le bateau qui vienne vers les habitants, plutôt que l'inverse.

 

Le mouillage et le quai de Puamau
 

Un quai minuscule est situé sur la gauche de la baie, à l'écart du village. C'est un bout de quai, sans protection ouvert à la houle, que les barges et chalands ont bien du mal à aborder du premier coup à cause du ressac.

Ici, c'est un gros engin de travaux publics qui assure le transbordement des cadres métalliques contenant le fret. Il a à peine la place pour manœuvrer à l'extrémité du quai. Les marchandises sont provisoirement stockées sous une petite halle en attendant que les propriétaires des colis viennent les récupérer et les charger dans leurs pick-up.
 
Le quai de Puamau
 
 
A l'inverse, les producteurs de fruits se réunissent sous cette halle et font peser leurs marchandises avant de signer le bon de transport et procéder à leur chargement sur la barge. La halle est aussi pour les Marquisiens un lieu de rencontre où l'on échange les derniers potins. Ainsi, toutes les trois semaines le centre du village se déplace vers le quai de l'Aranui.

 
Quelques pick-up attendent les passagers pour les emmener à Te I'Ipona, le plus important site archéologique des Marquises, à la sortie du village de Puamau. Dans un fort beau cadre boisé, un immense sanctuaire était implanté au pied d'une montagne sacrée. Il n'en reste que deux grandes terrasses pavées taillées dans la pente du terrain. C'est ici que l'on peut admirer cinq des plus grands tikis des Marquises, statues monumentales, sans doute dédiées à des chefs de guerre. 

Hiva Oa - Site archéologique de Te I'Ipona
Ces statues fort impressionnantes datent du XVIème siècle et sont taillées dans du tuf volcanique rouge ou gris. La plus grande d'entre elles mesure près de 2.50 m de hauteur. Avec le temps, l'érosion a fait son œuvre sur cette roche fragile exposée à la forte humidité du climat tropical.  Il ne reste que des silhouettes massives, debout ou à genoux, dont on devine que les détails se sont dilués avec le temps.
 
Les tikis de Te I'Ipona


Nous nous sommes trop attardés sur ce site et lorsque nous rejoignons à pied la plage de sable noir de Puamau, il ne reste plus assez de temps pour nous baigner avant le départ du bateau. Dommage, vu la température extérieure, nous aurions bien apprécié un bon bain. Il est parfois frustrant de manquer de temps. Pourtant, aux Marquises, rien ne presse… sauf le fret qui lui, passe avant le tourisme.

 
La plage de Puamau

Nouvel appareillage en toute fin de matinée vers Hanaiapa, un autre petit village de la côte nord de Hiva Oa que nous atteignons en début d'après-midi.

 
Débarquement à Hanaiapa
 

Hanaiapa s'étire dans un vallon très fertile. Ce n'est pas un village, mais un long jardin. Autour de chaque maison, poussent à profusion hibiscus et tiaré mais aussi des bananiers, avocatiers, cocotiers. C'est bucolique et tranquille, bien loin des contraintes du monde extérieur.
 




JACQUES BREL… LES MARQUISES
Puisqu'aujourd'hui nous sommes de retour à Hiva Oa, revenons à Jacques Brel !
En Novembre 1977, qui savait vraiment ce qu'étaient les Marquises, et quand bien même, qui savait vraiment où elles se trouvaient ?
En Novembre 1977, Jacques Brel édite son dernier 33 tours. Résigné, le Grand Jacques sait ce qui l'attend. Désabusé, il sort un disque sombre et grinçant. Un disque désespéré, sauf la dernière chanson qui a donné son titre à l'album : Les Marquises.
S'il a su chanter le Plat Pays, Brel a su aussi rendre hommage aux Marquises et aux Marquisiens.
Avec une précision redoutable il a ciselé, au mot près, 24 phrases sans suite apparente, des phrases amenées et emportées l'une après l'autre au gré du souffle tiède de l'alizé. En seulement 24 phrases, il a tout dit des paysages, des gens, de la mer, de l'atmosphère des îles…
La musique, c'est le bruit du vent et des vagues, juste soutenu par deux notes de guitare tellement lancinantes qu'elles semblent suspendre la fuite du temps.
En 3 minutes et 50 secondes, Brel a tout chanté et tout dit des Marquises. Un véritable voyage !

Plaque scellée près de l'Espace Jacques Brel à Atuona
 

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