Arrivée très matinale à Vaitahu sur l'île
de Tahuata. Si elle est la plus petite île habitée des Marquises (700 hab.), elle
a été en revanche la première île découverte en 1595 par l'explorateur espagnol
Mendaña de Neira. Et c'est en 1842 à Tahuata que l'amiral Dupetit-Thouars fera
reconnaitre la souveraineté de la France sur le reste de l'archipel. Petite
île, grande histoire !
Arrivée en baie de Vaitahu |
07h30, bien que cela soit dimanche, il
règne une grosse activité ce matin sur le quai de Vaitahu. Bon nombre de 4x4 sont
stationnés sur l'étroite route en béton. Les habitants surveillent l'acheminement
de leur colis ou sont assis en attendant leur tour pour récupérer leur bien. Ca
discute. C'est animé et paisible à la fois. Philosophie marquisienne, sans
doute !
Les habituels régimes de bananes et sacs
de pamplemousses ou de petits citrons sont en attente de chargement. Le quai
est envahi par l'odeur âcre du coprah, produit en quantité dans l'île.
Animation sur le quai de Vaitahu |
Un petit comité d'accueil nous attend au
bout du quai : une jeune femme et sa petite fille, tous sourires dehors,
remettent à chacun des visiteurs un bouton de fleur de tiaré en souhaitant la
bienvenue.
En haut de la place du village, s'élève
l'église. Un édifice disproportionné par rapport au nombre d'âmes ici. Ce vaste
bâtiment en pierre et à claire-voie a été construit en 1988 en partie par les
habitants, mais grâce à l'aide bienvenue des fonds du Vatican.
C'est dimanche, et la messe est un moment
important pour les habitants. Et s'il y a plus de touristes que d'autochtones,
l'office est entièrement célébré en marquisien et rythmé par des cantiques
locaux. Non seulement, ces chants remplissent la nef, mais ils résonnent même à
l'extérieur de l'église. Aidés de percussionnistes, les Marquisiens mettent
tout leur cœur et leur souffle dans ces chants polyphoniques, et les écouter
est assez prenant.
A deux pas de l'église, sous un grand
préau les artisans exposent leur savoir-faire. Chaque île à sa spécialité et à
Tahuata, c'est la sculpture sur os : beaucoup de petits objets taillés dans des
os de bœuf, tikis, bijoux, boucles de paréos ou reproductions d'hameçons
traditionnels. Des épées sont également sculptées dans des rostres d'espadon. Les
passagers de l'Aranui sont visiblement très attendus…
Au mouillage, devant Vaitahu |
Nous quittons Vaitahu en fin de matinée
pour une très courte navigation. Sous un très chaud soleil, nous suivons de près
une côte verdoyante et escarpée, entrecoupée de trois plages de sable blanc,
rarissimes dans cette région ! C'est justement devant la dernière de ces plages
que l'Aranui jette l'ancre.
L'Aranui 3 |
Le relief de l'île est tellement
compliqué que la plage de Koku'u n'est accessible que par la mer. Les chalands "beachent"
sur la droite de la baie, là où la mer déferle le moins. Il est prévu un
pique-nique sur cette plage, mais il fait si chaud que la plupart des passagers
se précipitent d'abord à l'eau pour se baigner.
Assaut... Pacifique ! |
Et quel bain ! Une plage rien que pour
les passagers de l'Aranui, dans un superbe décor naturel avec sable blanc, eau
transparente et chaude ! Chacun se laisse porter par les mouvements de la mer
et quelques uns se font bousculer par les rouleaux qui déferlent près du
rivage.
L'équipe de cuisine, elle aussi descendue
à terre, a rapidement préparé un barbecue en retrait de la plage où grillent déjà
des darnes de thons, de daurades ou de carangues, le temps que les passagers
terminent leur baignade.
Le barman a également débarqué avec les
cubitainers appropriés pour attaquer un agréable pique-nique sous l'ombre
parcimonieuse de petits arbustes. Déjeuner de préparations polynésiennes
toujours appétissantes et abondantes.
Koku'u : Une des rares plage de sable blanc des Marquises |
Chacun a ainsi pu reprendre des forces
pour… retourner rapidement se baigner. Il est vrai que la température de l'eau
est plus que supportable. Un long moment de détente apprécié de tous !
L'heure du
rembarquement sonne en milieu d'après-midi pour rejoindre l'Aranui. Le bateau
quitte le mouillage et entame une courte navigation le long de la côte nord de
Tahuata. Le vent souffle fort en traversant le canal du Bordelais avant de
rejoindre la baie d'Atuona où le bateau s'abrite pour le début de nuit. Appareillage
prévu à minuit.
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