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PASSAGE DE DRAKE (2ème jour)

Dimanche 11 Décembre 2011

PASSAGE DE DRAKE (2éme jour)

Grasse matinée jusqu’à 07h30. Nous sommes en mer pour toute la journée et le programme est plus relax. Juste une conférence obligatoire au sujet des comportements à respecter pour pouvoir débarquer en Antarctique et la possibilité de visionner quelques films documentaires.

Ce matin, la radio du bord nous informe des conditions actuelles de navigation : Vent d’ouest-sud-ouest force 7, vagues de 4 à 6 mètres, 2°C. Il reste 200 milles à parcourir avant la première escale à l’île Deception, soit environ une quinzaine d’heures de route.

Malgré l’état de la mer, le bateau est extrêmement confortable. Cela roule un peu et ce n’est pas forcément du goût de  tout le monde. Nelly apprécie moyennement et a quelques passages à vide qui l’obligent à s’aliter de temps en temps, mais rien de méchant.
Passage de Drake

Nous avons eu droit ce matin à une conférence obligatoire concernant les prescriptions environnementales à respecter en débarquant en Antarctique. Ces croisières « d’exploration » se déroulent dans un cadre strict pour ne pas perturber les éléments naturels. Entre autre, les blousons et les sacs à dos ont été consciencieusement passés ce matin à l’aspirateur pour éviter de disperser poussières, graines ou bactéries étrangères à la région. Nous avons eu quelques conseils de comportement vis-à-vis de la faune locale. Du milieu naturel, nous n’avons le droit de ne prendre que des photos !

Il y a aussi à bord des projections de films ou des conférences faites par les éminents scientifiques qui nous accompagnent, sur les oiseaux marins, les manchots, les mammifères marins, la glace, la géologie, etc… Plusieurs sont en français.

De grandes cartes de la région sont affichées sur les cloisons de la cafétéria et des écrans donnent en permanence la position du bateau et les conditions de navigation pour l’information des passagers.

Tout est sérieux, mais rien n’est imposé et chacun reste libre de ses activités.
La seule photo d’albatros réussie… prise à l’arrache derrière le vitrage de la passerelle !

Notre maîtrise ultra limitée de l’anglais ou de l’allemand nous a incités à suivre une croisière avec accompagnateur français afin de ne rien perdre de l’intérêt de ce voyage. En l’occurrence, c’est une accompagnatrice, Agnès, qui est passionnée des régions polaires, de photographie, d’oiseaux marins ou d’histoire polaire, et qui n’hésite pas à nous faire partager ses passions. Elle traduit les annonces relatives à la vie à bord et nous informe sur nos débarquements. Elle accompagne, mais ne guide pas. Jamais on ne la verra avec un parapluie ou une tête de Mickey au bout d’une canne, suivie de son groupe de touristes. Elle suggère, mais n’impose rien. C’est à nous de faire selon nos envies ou nos centres d’intérêt.

Ce matin, visite de la passerelle, tout à l’avant du bateau au pont 6. Elle s’étend sur toute la largeur du navire. C’est bourré d’électronique et informatisé partout…  A priori, le bateau peut marcher tout seul, les hommes de quart ne semblent plus être là que pour regarder le paysage… Que de progrès !

S’ils sont présents, la carte papier, le compas à point sèches, la règle Cras et une barre à roue minuscule semblent ne plus être là que pour décorer ! En voyant cela, je ne peux m’empêcher de penser qu’il y a trente ans j’ai traversé plusieurs fois l’Atlantique avec ce même matériel et un sextant. Tout a bien changé ! Et que penser encore : aujourd’hui, dans un des coins les plus reculés de la planète, au-delà du bout du Monde, en pleine mer, loin de toute côte, je peux vous donner des news instantanément…  

Le café norvégien est disponible 24/24h en libre-service à la petite cafétéria du pont 4. C’est l’endroit où se retrouvent tous ceux qui ont quelque chose à écrire sur papier ou sur ordinateur. C’est aussi le spot Wi-Fi du bateau, et c’est ici que l’on comprend que la génération papy-boom s’est bien adaptée à l’informatique. D’autres viennent y visionner les photos prises dans la journée ou lire.

Voilà, à part deux brèves sorties sur le pont 5 et assisté à un exposé sur la glace, j’ai passé confortablement presque tout l’après-midi derrière les grandes baies vitrées de la cafet. Je me suis presque installé dans le rythme d’une traversée au long cours, à regarder et à chercher ce qu’il y a derrière l’horizon.

17h45, le vent forcit, la mer enfle davantage, le bateau soulève de longues gerbes d’écume. Il y a de plus en plus de pétrels et d’albatros pour nous accompagner. Moitessier, Kersauzon et tous les autres avaient raison : c’est beau les mers du Sud…
Dans le Drake. Une photo ne restituera jamais la réalité !

Allez, fini de rêver, je vais voir où en est Nelly ! Au bout de la journée, elle est en train de payer son tribut à Neptune et au Drake et elle est bien éprouvée, le moral au bas ris.

22h15, les premiers îlots débordant l’archipel des Shetland du Sud sont en vue. Le FRAM arrondit sa route, ce qui rend l’allure plus confortable. Par rapport aux dernières heures, c’en est devenu presque calme.

23h00, Nelly s’enhardit et veut prendre l’air. Bien lui en a pris, depuis le pont 5 nous voyons un bel iceberg sur tribord. Qui de Nelly ou de l’iceberg est le plus pâle ? Une journée de galère qui se termine bien pour elle. Photo. Le terrible Passage de Drake est derrière nous.

Nous sommes en Antarctique !

1 commentaire:

  1. Bonne journée tout en bas ! et le bonjour à Agnès que j'ai rencontrée lors de mon 5e voyage en Norvège sur l'Hurtigruten en avril 2005 ;)

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